Noirs plaisirs

Noirs plaisirs


J'ai pas choisi de vivre ici, entre Rimbaud et Debussy
Ni les amis de mes amis...

J'ai pas choisi tout ce cortège de mensonges en chants de joie
Sur le palier de mon ennui, coulent des corps
Et dans le bleu il pleut des morts
Au lit du vent passé le port
De mes rêves immondes

J’ai pas choisis de mains de sang, les mots qui tuent du fond de l’âme
La peur aux mains comme lame
Les mots de chair comme un violon jouant des notes interdites

J’ai pas choisis d’un autre monde
Les mains d’un autre, ni les yeux
Ni en mémoire de ses larmes… Un visage d’enfant

J'ai pas choisi tous les langages, des tristesses odorantes
Conventionnelles et de passage, au mal en mal convenu

J'ai pas choisi tous mes décors, où les lumières hissent les ombres
Ni les chagrins artificiels, de ce commerce d’être lu

Chez moi, ça pleut, comme dehors et les silences font chanter
Chez moi, on sait, rien de commode ...Et des musiques à réciter
Y'a rien à vendre ou à voler

Chez moi tout seul, toutes mes nuits, entremetteuses au mal appris
On dirait même que ça tangue
Pour des plaisirs assombris.