Empire burlesque

Bonjour,

Bon ba je me suis essayé aux alexandrins mais je ne suis pas certain de bien compter.
N’étant pas sûr de moi, et n'ayant pas bien compris les règles de comptage,
l’expérience sera ma meilleure maitresse!

Si vous voulez bien m'aidez moi à compter...


C'était en septembre dernier sous la lune,
Que je me laissais déverser sur la plume,
Le long du ruisseau des trottoirs, en couleurs,
La dilution des pinceaux, pot de mes pleures.

Retraduisant tout le monde d'un regard neuf.
Espérant que s’inonde les brisis de mon œuf,
D'étranges radiations, vapeurs transcendantes,
J'observe le tison des idées naissantes.

Le gris du ciel orange, vert, bleu et violet.
Les voitures larguent des couleurs bariolées.
Des hommes qui dérangent les lignes blanches.
Des routes qui lézardent le ciel de la France.

Les clowns pleurants, nourrissent de leurs gouttes
Les arbres naissant, s'élevant sans le doute.
Les hommes en noir vêtus, transformés en pingouin.
Les pigeons nourrissant les vieilles de leur pain.

Les feux rougissant, jettent leurs artifices.
Le curé traversant siffle sont calice.
Tout les rires moqueurs maquillés d'un fin lait
Redonnant à l'errance ces parfums volés.

Là dans mon atelier, ces visions enchantées
M’emmènent loin des règles las de ces contrées
Ou je me cache pour ne pas abandonner...
Inutile de fuir la réalité?

Seules mes lampes qui vivent du pétrole
Comme l'homme au champagne dans les grolles
Droites et fières, dans leurs fumées séquestrent
L'imagination d'un empire burlesque.


Voila! C'est un essai...

Euhhhh ! je veux bien t'aider pour les pieds, mais il me faudrait d'abord relire pour essayer de comprendre le fin mot de ton histoire ...
effectivement le compte n'est pas toujours bon et je verrai celà demain, j'ai un peu trop poussé la gaudriole ce soir, et j'ai les neurones en vrac
à demain bonne soirée et nuit

Cette Claude, alors... :Rire:

Bref, j'ai moi-même récemment revu le comptage et voilà comment je le compterais. (= A ne pas prendre au pied de la lettre héhé)


C'était en septembre dernier sous la lune, (11 = hendécasyllabe)
Que je me laissais déverser sur la plume, (11)
Le long du ruisseau des trottoirs, en couleurs, (11)
La dilution des pinceaux, pot de mes pleures. (12)

Retraduisant tout le monde d'un regard neuf. (12)
Espérant que s’inonde les brisis de mon œuf, (13 = verset)
D'étranges radiations, vapeurs transcendantes, (12)
J'observe le tison des idées naissantes. (12)

Le gris du ciel orange, vert, bleu et violet. (11)
Les voitures larguent des couleurs bariolées. (12)
Des hommes qui dérangent les lignes blanches. (12)
Des routes qui lézardent le ciel de la France. (12)

Les clowns pleurants, nourrissent de leurs gouttes (11)
Les arbres naissant, s'élevant sans le doute. (11)
Les hommes en noir vêtus, transformés en pingouin. (13)
Les pigeons nourrissant les vieilles de leur pain. (12)

Les feux rougissant, jettent leurs artifices. (12)
Le curé traversant siffle sont calice. (11)
Tout les rires moqueurs maquillés d'un fin lait (12)
Redonnant à l'errance ces parfums volés. (12)

Là dans mon atelier, ces visions enchantées (12)
M’emmènent loin des règles las de ces contrées (12)
Ou je me cache pour ne pas abandonner... (12)
Inutile de fuir la réalité? (11)

Seules mes lampes qui vivent du pétrole (11)
Comme l'homme au champagne dans les grolles (11)
Droites et fières, dans leurs fumées séquestrent (12)
L'imagination d'un empire burlesque. (11)



Voilà. Pour les alexandrin, je compte pour ma part un total de 15/28, soit près de la moitié de l'oeuvre. Un résultat encourageant mais bien trop d'hendécasyllabes hélàs. Après, je n'ai pas tenu compte de diérèses et synérèses, qui te permettent quelque fois de rafistoler un peu le mètre.

Tu en dis quoi, toi, Claude ?

[quote="Clemsawton"]Cette Claude, alors... :Rire:

Bref, j'ai moi-même récemment revu le comptage et voilà comment je le compterais. (= A ne pas prendre au pied de la lettre héhé)


C'était en septembre dernier sous la lune, (11 = hendécasyllabe) ok
Que je me laissais déverser sur la plume, (11) 10
Le long du ruisseau des trottoirs, en couleurs, (11) ok
La dilution des pinceaux, pot de mes pleures. (12) 11

Retraduisant tout le monde d'un regard neuf. (12) ok
Espérant que s’inonde les brisis de mon œuf, (13 = verset) ok
D'étranges radiations, vapeurs transcendantes, (12) 11
J'observe le tison des idées naissantes. (12) 11

Le gris du ciel orange, vert, bleu et violet. (11) 12
Les voitures larguent des couleurs bariolées. (12) ok
Des hommes qui dérangent les lignes blanches. (12) 11
Des routes qui lézardent le ciel de la France. (12) ok

Les clowns pleurants, nourrissent de leurs gouttes (11) 10
Les arbres naissant, s'élevant sans le doute. (11) ok
Les hommes en noir vêtus, transformés en pingouin. (13) ok
Les pigeons nourrissant les vieilles de leur pain. (12) ok

Les feux rougissant, jettent leurs artifices. (12) 11
Le curé traversant siffle sont calice. (11) ok
Tout les rires moqueurs maquillés d'un fin lait (12) ok
Redonnant à l'errance ces parfums volés. (12) ok

Là dans mon atelier, ces visions enchantées (12)ok
M’emmènent loin des règles las de ces contrées (12) ok
Ou je me cache pour ne pas abandonner... (12) ok
Inutile de fuir la réalité? (11) ok

Seules mes lampes qui vivent du pétrole (11) ok
Comme l'homme au champagne dans les grolles (11) ok
Droites et fières, dans leurs fumées séquestrent (12) 11
L'imagination d'un empire burlesque. (11) ok



Je dis qu'il y a encore du boulot ! Et je n'ai rien compris au sens de ton texte ... burlesque peut être ou venu d'une autre planète !

Bonne journée ...

C'é-tait - en - sep-tem-bre // der-nier-sous-la-lu-ne, = 6//5
(Le ne de lune ne compte pas
Que - je - me - lais-sais - dé // ver-ser - sur - la - plu-me, = 6//5
(le me de plume ne compte pas
Le - long - du - rui-sseau - des // tro-ttoirs, - en - cou-leurs, = 6//5
La - di-lu-tion - des - pin // ceaux, - pot - de - mes - pleu-res. 6//5
(Malgré le pluriel, le res de pleures ne compte pas)

Par contre, il faut éviter de faire la césure au milieu d'un mot
C'était en fin septembre // ô ! La lune brillait = 6//6
(Ici, il y a liaison entre la fin de septembre et ô donc bre ne compte pas.

L’élision est le fait d’ « aspirer » le E muet d’une fin de mot par un son voyelle débutant le mot suivant. Ceci est obligatoire dans 2 cas :
- A la césure.
- N’importe où dans le vers pour les mots se terminant par une autre voyelle + E (« joie, vie, pleurée… » doivent être élidés).
Pour les studieux, un peu de technique.
Le E muet est une des difficultés majeures de la prosodie classique.
Ainsi on ne peut pas utiliser, à l'intérieur d'un vers, des mots comme
JOIE, PLUIE , VIE, LYCEE... etc.. s'ils ne sont pas élidés, c'est à dire, suivis d'une voyelle.

En effet en poésie, contrairement au langage courant, on prononce tout.
On devrait ainsi lire : une viE plaisante.
Il vaut donc mieux écrire : une vie agréable, car le E, lié à la voyelle qui suit devient muet et ne se prononce plus; on lit une viagréable.

Par contre suivi d'une consonne le E se prononce, on dit par exemple :
unE femmE charmante,
un rêvE démoniaque......
Cependant en fin de vers, le E reste toujours muet, vous pouvez donc tout utiliser.
Ce seront des rimes féminines car même un mot masculin (comme lycée)
est une rime féminine quand il se termine par un E muet.
Avec toutes ces explications,
tu devrais avancer dans le comptage des pieds
et ne plus te prendre la tête...

Je te suis Sandi, je rajouterai juste que pour les mots finissant par ie, ée ... on peut élider le E, c'est admis par le code poétique aujourd'hui ... et bien plus agréable à l'oreille ... ai-je raison ?

D'accord ... Il y a encore du chemin a pacourir. Mais la lanterne, chaque fois plus éclairée, nous est favorable.

Merci pour vos vérifs !

Merci à tous pour ces explications précieuses!
Claude, ne cherche plus le sens du texte, il ne ressemble plus du tout à mon histoire du départ... Les alexandrins m'ont un peu compliqué la tache...
L' idée était qu'un peintre déverse l'eau coloré qui lui sert à nettoyer ces pinceaux dans le caniveau, dans l'espoir d'embellir le monde d'une manière fantaisiste.
Vu le travail qu'il me reste à faire sur le comptage, je préférais être sûr avant de tout recommencer!

Merci encore!

En effet, je ne comprends pas ici le sens.
Dans cet empire qui est réellement burlesque, je lis de jolies formulations, mais je me demande souvent à quoi elles se rapportent.

Ton sens poétique est flagrant, mais je ne vois pas de cohérence. Encore que, je ne sois pas sure que l'on réclame à toutes les poésies d'être cohérente.
Oui ? Non ? (merci pour celui qui voudra bien m'éclairer).

Peut-être suis-je trop prosaïque.

Merci de ton partage.

Claude a écrit:

Je te suis Sandi, je rajouterai juste que pour les mots finissant par ie, ée ... on peut élider le E, c'est admis par le code poétique aujourd'hui ... et bien plus agréable à l'oreille ... ai-je raison ?

Va lire ce tableau...
https://www.forum-poetique.net/h5-dierese-et-synerese
Kisssssssssss

:) je connais, si l'on rentre dans le détail ... on n'est pas sorti de l'auberge ! et il y a beaucoup de controverse sur le sujet ...
J'ai trouvé ça en furetant :
En revanche les rimes suivantes seront considérées comme impropres :

• Toute rime dont la lettre finale n’est pas identique ou équivalente (soi ne rime pas avec soit).
  
• Un pluriel avec un singulier (fruit ne rime pas avec cuits). En revanche cette rime est acceptée si la graphie est la même entre singulier et pluriel (un dais peut rimer avec des rais).
  
• Une voyelle brève et une voyelle longue (cache ne rime pas avec bâche).
  
• Deux graphies ER ne riment pas si l’une offre le son É, l’autre le son È (piaffer ne rime pas avec enfer).
  
• Une terminaison sourde et une terminaison sonore (rébus ne rime pas avec autobus).
  
• Une terminaison ayant un ou deux L mouillés et une terminaison ayant un ou deux L non mouillés (cheville ne rime pas avec bacille).
  

Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/prosodie.php
c'est très complet et très intéressant, quelques détails qui j'avais oublié ... l'âge sûrement !

C'est éreintant toutes ces conventions...

à qui le dis-tu ! à en perdre son latin !

Voici quelques réflexions problématiques qui me tarabustent. J'ai choisi cette page précisément, mais elles se retrouvent sur d'autres. Cela paraîtra probablement idiot pour les initiés, mais tant pis, je me lance :

1ère strophe

- Alors ici, j’ai bien compris qu’au niveau du problème diérèse-synérèse personne ne se préoccupe du hiatus compris dans le son i/er pour le mot dernier et tous les autres du même style – Pourquoi, ce hiatus ne pose pas problème contrairement à ION (pour ne parler ici que des exemples ici)

En revanche le son ION compte soit pour un (pour Sandi ) soit pour deux pour Claude et Clemsawton, si dans leurs décomptes « pleu/res » est compté pour deux ?

dilution ? quel décompte ?


Deuxième strophe

- Ici je me demande comment a été décompté « radiations »
Ra/di/a/ti/ ons et alors ce n’est ni 11 ni 12 mais alors 13
Ou alors ra/dia/tions/ ou ra/di/a/ti/ons ??
Et
« Pour j’observe le tison des idées naissantes »
Je comprends ici que Claude a raison en comptant 11

Troisième strophe

Donc que doit-on comprendre ? « violet » c’est vio/let ou vi/o/let - pas de problème de hiatus, tout comme ciel ou ci/el, d’ailleurs ?

Quatrième strophe

Ici « gouttes », tout comme « pleures » est compté pour un ou deux ??


Cinquième strophe

Ar/ti/fi/ces ou ar/ti/fices ?

6ème strophe

Ici, il y a accord, mais pourquoi « visions » ne pose problème à personne ?
Vi/sions ou vi/si/ons ?


7ème strophe

Là aussi il y a accord,
Mais pourquoi « grolles- » ne posent pas la même hésitation que « pleures » en fin de vers
Grolles1 - pleures1
ou
gro/lles2 – pleu/res2 ?
[b]


Voilà, je préfère me renseigner et passer pour idiote, que rester sur ma faim.

Merci

regarde bien ce tableau
par exemple le diphtongue ion :
1 syllabe à la première personne du pluriel du conditionnel lorsqu'elle est précédée d'une consonne ou de deux consonnes semblables : li-rions, pour-rions.. ;
1 syllabe à la première personne du pluriel de l'imparfait des verbes lorsqu'il n'y a pas devant un r ou un l précédé d'une autre consonne, les consonnes " rl " allant ensemble : ai-mions, sa-vions, par-lions
2 syllabes à : pro-met-tri-ons, sa-bli-ons, pu-bli-ons
1 syllabe lorsqu'elle s'écrit YON : ra-yon
2 syllabe sauf Ly-on
Donc radiation possède 4 syllabes : ra-di-a-tion

Comme l'homme au champagne dans les grolles
Com-me - l'hom-meau - cham-pa-gne - dans - les grol-les = 11
Par contre si :
Com-me - l'hom-me - du - cham-pa-gne - dans - les grol-les = 12
Ci-dessous c'est mieux car l'hémistiche est bien placée :
Com-me - l'hom-me - du - champ//sta-gne - dans - ses grol-les = 12 (6//6)

La dilution des pinceaux, pot de mes pleures.
Mais l'hémistiche est au milieu d'un mot
La - di-lu-tion - des - pin//ceaux, - pot - de - mes pleu-res. = 12 (6//6)
Ci-dessous, c'est beaucoup mieux
La solution des pots//reçoit pinceaux et pleures = 12 (6//6)

Merci Sandi,

Je copie et si je ne corrige pas forcément mes écrits déjà faits, je pense que tout ce nouveau savoir me sera utile pour les prochains écrits, quand la muse me visitera.
Pour l'instant elle est muette (sourire)

Comme le forum est dynamique, les muses ne sont jamais muettes bien longtemps.
Je vais maintenant avec ma chère épouse.
Bonne soirée !

Bon, même si le chemin peut te paraître long, il est bon de le prendre pour venir à bout de ce poème dont le thème me plait beaucoup (cette idée du peintre qui verse dans le caniveau l'eau de ses couleurs pour embellir le monde) est superbe. Cela mérite donc que tu t'accroches pour nous faire parvenir un poème où même s'il reste quelques imperfections, le plaisir de lecture sera comblé. Courage, c'est en forgeant que l'on devient forgeron.

un peu en retard, je vais essayer de compléter
Pour le diérèse et la synérèse je crois que Sandy a bien répondu, sauf que la poésie néo-classique admet l'un ou l'autre (au choix de l'auteur) il me semble ...
Pour les mot en E
un E en fin de mot (sans s)
- suivi d'une voyelle on élide "J'ai/me a/voir/"
- suivi d'une consonne J'ai/me/te/voir/ ... on compte le pied
un E avec un s,
- la question ne se pose jamais, on compte un pied Tu/ ai/mes/ a/voir
Et en fin de Vers tout mot finissant par un phonème E même avec en s, ne compte pas ...

Et dans ce vers "pot de mes pleures" pleurs ne prend pas de E !