IL A BU LA CIGÜE (rimes écho)

Il a perverti la cité, alors on l'a condamné :
Damné !

Et par un jugement inique, un arrêt est ordonné.
Donné.

Donc, il a du absorber la ciguë, dans le calice.
Lice,

Piste qui aura fait déchoir, celui qui, avec ses disciples conversait.
Versets

Ses sciences philosophiques, jugées antidémocratiques.
Tiquent !

Condamné selon l'éthique de ses juges, d'impiété,
Piété ?

Socrate, ce n'était pas, un véritable mécréant.
Créant

Une petite vague de Sophistes. C'était peut-être la cause !
Qu'ose ?

De sa rhétorique, pour son impunité, dédaignée,
Déniée.

De sa certaine éloquence, il était sur de convaincre,
Vaincre.

Las ! Avec autant d'ennemis, le sort en était joué.
Jouet

Qui fut donc ainsi l'objet, de funestes bonimenteurs,
Menteurs !

Aristophane et « les nuées » sous forme de comédie,
Médit.

D'une forme de pensée, la justice nébuleuse mit fin.
Fin !


30 janvier 2012

très intéressant et bien troué !

Merci Claude.

Mais je m'aperçois, qu'au fond, je n'ai travaillé que sur la contrainte, sans soigner la rédaction et la poésie de mes phrases...Je vais tenter de le retoucher.
Et je ne sais pas si ce genre de poésie (rimes avec écho) ont l'obligation d'être des vers de longueur régulière ?

La liberté d'expression avait déjà ces limites qui encadraient à desseins l'évolution de la pensée; le pouvoir en craignait l'influence, entrevoyant l'émancipation des peuples, des rebellions avec leurs débordements. Pour autant les penseurs s'opposaient entre eux avec virulence; oppositions et débats serviront néanmoins l'oeuvre civilisatrice.
Voilà ce que votre exercice littéraire m'inspire.
Amitiés.

Je ne crois pas que ce genre de construction implique que les vers aient un nombre précis de pieds ... régulier sûrement, pour donner la musique et le ton du texte et mettre en valeur les échos ..
Je relirai ton texte plus tard, je n'ai pas trop eu le temps aujourd'hui ...

En effet Pierre, à l'époque de Socrate, il régnait déjà, je pense, une grande Liberté d'Expression et en quelque sorte, elle a contribué à notre héritage qui n'est pas du seulement à l'époque dit "des Lumières"

Claude, encore merci d'être à l'écoute

Exercice difficile s'il en est mais dont l'auteur s'en est fort bien sorti. Je tire mon chapeau pour la beauté des mots et le style qui, je me répète, n'est pas évident ici mais qui est réussi.

Merci pour ce partage intéressant et qui sait... peut-être d'autres s'en feront l'écho !

Owi Socrate, un de mes héros favori !!!

Rime en échos ? Jamais entendu parler ! Je vais découvrir donc, ça me changera.

"Il a du donc absorber la ciguë, dans le calice.
Lice,"
Je sais pas mais le "Lice" ne fait qu'une syllabe normalement. Les autres échos en font 2. Après je signale ça, mais j'ai peut-être tord car je connais pas vraiment cette forme ! Donc est-ce que ce mot en échos pose problème ou pas, à toi de me le dire pour le coup.

J'aime bien ouais. C'est intéressant comment tu joue sur certains échos, ça donne un peut de dynamise je trouve.

Petite remarque :
"De sa certaine éloquence, il était sur de convaincre,
Vaincre."
Je ne pense pas qu'il était "sûr de convaincre" (faute d'accent d'ailleurs). Je pense qu'il faudrait, pour le coup, nuancer. La pythie a annoncé qu'il était le plus grand sage de la Grèce, pourquoi ? parce que lui savait qu'il ne savait rien, alors que les autres pensaient savoir et ne savaient pas qu'ils ne savaient pas (j'adore ma phrase). Dire qu'il était sûr de convaincre… je pense plus qu'il testait les gens en leurs demandant des définitions précises pour s'informer lui-même (et ceux qui assistaient aux dialogues) plutôt que de convaincre son interlocuteur qu'il ne savait rien (il s'en rendait lui-même compte de par sa gêne, ou alors restait aveugle). D'ailleurs, s'il a été condamné à mort, c'est parce que certains avaient été humiliés par ces agissements et qu'ils lui ont fait payer. Je te renvoie à "L'apologie de Socrate" ainsi qu'au "Criton" de Platon (textes courts qui traitent la fin de la vie de Socrate, sûrement les deux textes les plus simples qu'on puisse trouver chez Platon !).

Bonsoir Frollo,

Pour les rimes échos, je sais qu'il faut mettre un mot en écho de la fin du vers qui précède, mais je ne sais pas s'il faut respecter un nombre de syllabes précisément...Je m'étais posée la question, sans avoir trouvé de réponse. J'avais construit mon poème, sur la base de lectures de poèmes de cette contrainte, et je n'ai pas pêché en rapport d'eux, mais en effet la question que tu pose est pertinente... A l'occasion je vérifierais encore si je trouve mon bonheur.

Et pour La mort de Socrate, De mes vieux souvenirs, je savais qu'il avait refusé la défense (une sorte d'Avocat) qu'on voulait lui accorder. Il a tenu à se défendre lui-même, et j'ai supposé au moment où j'ai écrit le poème, qu'il était sur de lui.
J'irai à la pêche là, aussi (sourire) Tu me fais travailler, Jeune homme !

Pour la peine, je vais publier un poème (que j'avais dans ma collection) que je te dédie. Je venais juste de le préparer pour toi. "Les Mots En Croix".

Une sorte d'hommage que je fais en l'honneur de ta passion et de ta rigueur.

Pour son procès je te renvoie précisément à mes deux références de Platon. Dans le Criton il explique pourquoi il ne s'enfuira pas d'Athènes (ce que voulaient tout les dirigeants car ils savaient qu'ils l'accusaient à tort), et dans l'Apologie je crois que c'est précisément le compte rendu de sa défense par lui-même. Il a juste expliqué son cas, mais n'a pas eu la prétention de se sauver… en fait, je crois qu'il s'en fichait, d'être condamné ou pas ; il a juste démoli point par point ses motifs d'accusation (si mes souvenirs sont bons).

Un poème dédicacé ? Je suis touché ! J'essayerai de composer une petite réponse en vers de mon côté sur un de tes poèmes postés ou futur qui me toucheront un peu plus que les autres, un peu comme ton poème inspiré par Wiwu.

Pour le moment je fini ma réécriture du Chant I de la Mort d'Orphée, j'y suis presque !!!!! (enfin xD)