Oraison dionysiaque

On a parait-il essayé (...) de trouver des rapports entre la cène et les mystères dionysiens et orphiques, dans lesquels l'initié dévorait la chair crue d'un animal (Théol. cath.t. 14, 1, 1938, p. 564)

Joli - Des références j'espère pas trop hermétiques.

Justement, une référence à Hermès Trismégiste...

Voilà qui sort des sentiers battus et qui n'est pas pour me déplaire ! Merci pour le partage

J'adore Joël...
Je me jette toujours sur ses petites perles poétiques.
Mon esprit fume un moment et... lumière !
Il fait réfléchir sur les mots d'une manière poétique agréable.
Bravo Joël.

Merci à tous les deux. En tout cas, j'essaie toujours de m'exprimer de la manière la plus directe possible dans mes poèmes! C'est juste une question de symbolique et de polysémie.

Joël Gissy a écrit:

Merci à tous les deux. En tout cas, j'essaie toujours de m'exprimer de la manière la plus directe possible dans mes poèmes! C'est juste une question de symbolique et de polysémie.

Avec Toi dans un Labyrinthe j'emporterai ma ration de survie... Sinon comme Icare mais en vol de nuit

J'apprécie la majuscule !

J'aime bien les images de ce poème… je le préfère aux poèmes que j'ai lu sur Orphée, en rapport avec la main.

Niveau images il me semble plus fluide, plus… dynamique j'ai envie de dire (une orgie dionysiaque n'est pas faite pour être calme après tout !).

Je suis tenté de dire que ça manque un peu d'apollinien dans la structure, mais comme c'est fait exprès je le signale juste en guise de miroir inverse…

Je ne vois pas trop Hermès dans ton poème, mais comme Gérard j'y vois des allusion à la Scène, ou du moins au judaïsme via Hérode, Judas… Peut-être qu'Hermès est symbolisé par le passage d'Hérode à Vénus puis à Judas ? Ca ferait une sorte d'allé et retour entre la Palestine, la Grèce et la Palestine ?

Comme tu le sais, Orphée fut d'abord disciple de Dionysos avant de devenir adepte d'Apollon, à son retour des Enfers. Quant à Thot ou Hermès Trismégiste, je fais référence à la dimension littéralement hermétique du poème (cf. la Table d'Emeraude).

Merci Frollo.

Ouais enfin, on dit aussi qu'Orphée n'était pas totalement apollinien… fils d'Apollon, certes, mais s'il est mort, c'est parce que les femmes de son village auraient saisi les armes des hommes laissé devant la porte de la maison où ils se rassemblaient (et où ils ne voulaient pas des femmes), et elles les ont tous massacrés.

Il y a des versions du mythe comme ça. C'est vraiment intéressant ! Mon prof de litté, qui vient de me rendre mon scripte de mon poème là, m'a dit de lire la version d'Ovide (que j'ai dans les Métamorphose mais que je n'ai tjrs pas ouvert depuis 3ans lol)

Dès que j'ai plus de temps devant moi je me renseignerais sur la table d'émeraude et, si tu me le rappelles, je reviendrais relire ton poème sous ses lumières (ou peut-être aurais-je ton poème sur une feuille que je poserais sur la table en question, mais encore faut-il que je la trouve).

Pour des figures aussi archétypiques, coexistent et s'imbriquent toujours plusieurs versions des mythes, auxquelles sont d'ailleurs généralement intégrés les équivalents d'autres traditions, tel Pégase, ancien dieu asiatique de la foudre. Justement comme pour l'Hermès grec (messager des dieux) assimilé au Thot égyptien (scribe divin). C'est à celui-là que je fais souvent référence. Et c'est dans son tombeau qu'on a retrouvé sa Table d'Emeraude, parvenue en Europe dans une version arabe au Xe siècle. On la connaît généralement sous sa forme latine de Tabula Smaragdina, en tant que document fondateur de la pensée dite hermétique dont découle l'alchimie. Si tu as remarqué le sous-titre de mon site internet, il s'agit d'une citation.

Ce poème fait par ailleurs référence à deux courants gnostiques, séthiens et ophite, proches des cultes à mystères antiques d'Orphée et Dionysos par exemple, comme l'a très bien mis en lumière sandipoète dans son commentaire.

Merci pour ton intérêt.

Joël

C'est pas évident mais c'est passionnant… les mythes se répondent dans toutes les religions pratiquement…

On était, en cours ce matin en philo, en train d'interpréter Planches Courbes de Bonnefoy (très beau poème), et ce poème mélangeait Charon, le nocher, avec Saint-Christophe, mais faisait au passage allusion au Géant qui fit traverser Jésus appelé "Réprouvé", un clin d'œil à des légendes gnostiques, à la Légende dorée, aux légendes de Grittir et de Béowulf aussi… c'est super intéressant mais faut se plier en quatre et se retourner ici et là pour se documenter et assimiler les contradictions, les points communs, les origines…

Que du boulot, mais c'est vraiment passionnant (mais épuisant en fin de journée lol).

En effet. Cela semble fantaisiste à beaucoup de monde de nos jours qu'il ait pu y avoir des échanges entre ces cultures. Pourtant les Romains et certains auteurs grecs considéraient les druides comme des pythagoriciens !