La source de Yün

Spoiler:

Ceux là, étourdis de mutisme, par leur voix étonnés
Ceux-là même dont l’ombre ricane et se pavane
Ne peuvent qu’y mourir, ou bien y être nés
À la source de Yün, où rampent les iguanes

Cueille la fleur, ma fille, en son centre un poison
Qui rôde sur les cœurs, et se rit des mérites
Chasseurs qui s’empalent, et d’une lame de passion
Se transpercent le cœur pour chasser les termites

Scrute l’onde, damoiseau, les nouvelles de l’étang
Elle t’apporte le son et tourment d’un fluteau
Dont un cœur de troll tire un air hésitant
Pour sa nymphe, noyée, quelque part en ces eaux

Tend l’oreille, mon fils, et reprend la ritournelle
Que la dryade chante, en immolant sa mère
Qui mourut pour l’automne, et par ce rituel
Renaîtra au printemps, sous la cendre, la poussière

Prend la roche, mon ami, pèse la doucement
Elle abrite en sa masse plus de lierre et de drames
Que tu ne pourrais en compter les ossements
Et qui te rendront fou, oublies-en vite la trame

Bois cette eau, mon amour, tu verras défiler
Des étoiles, des défis, des mots doux, des jonquilles
Tout ce qui fut, sera, ou s’était profilé
Un condensé de rêve, de promesses, d’ironie
Où les poètes se noient en recherchant l’oubli

Pourquoi finir par un quintil
N'aurait-il pas mieux valu écrire
six quatrains et finir par un vers isolé ?

Il serait alors une sorte de "terza rima"
Ce type de poème est fait de quatre tercets et d’un vers isolé
Sinon, j'aime assez