C était l'enfer

Quand je suis revenu sur cette plaine immense,
Je n’ai rien reconnu, ni les prés, ni les bois, ni les murs.
Des années ont passés mais j’avais l’espérance
De retrouver quelques traces sur cette terre impure.

Seul le soleil pesait si fort en cet été brûlant.
Le silence aussi se répandait partout alentour.
Des oiseaux chantaient et sifflaient en volant.
Quelques insectes aussi butinaient à leur tour.

Moi, j’ai le souvenir du froid, du bruit et de la peur,
Sur cet endroit béant plein de trous et de boue.
Je me rappelle tellement la mort et la terreur,
Que cet endroit maudit se nourrissait de nous.

Jamais je n’aurais cru vivre un jour cet enfer,
Où l’homme n’est plus un homme mais devenu une bête.
Je revois les soldats et j’entends leur calvaire.
Tout en participant aussi à cette mauvaise fête.

Quand je suis revenu sur cette plaine immense,
Je n’ai pas revu le carnage des armées.
Des années ont passé et de cette expérience,
La nature a gommé du temps ces quatre années.