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Vous souhaitez faire plaisir à votre ami(e) ou à un(e) proche Avec des mots bien choisis mais vous ne savez pas comment l'exprimer ? Demandez-nous de vous écrire un poème !... Réponse assurée. Nous vous donnerons en réponse l'endroit où vous pourrez Lire, copier et même donner votre avis sur le texte que vous aurez préféré Mais d'abord... |
| | Baril de l'Oubli | |
| | Auteur | Message |
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Durmir Plume de Bois
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| Sujet: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 10:32 | |
| - Spoiler:
Suite à vos conseils et encouragements, voici le dernier né. Cette fois, il s'agit d'un sonnet en alexandrins (j'affectionne les alexandrins, c'est formidable tout ce qu'on peut faire avec eux ^^), aux rimes des quatrains embrassées. J'ai essayé de respecter l'alternance des rimes et le sonnet est axé sur une série de métaphores filées. J'espère que ça vous plaira, j'ai eu pas mal de plaisir à l'écrire. Dans tous les cas, critiques et suggestions sont toujours les bienvenues ! Ainsi j'espère un jour pouvoir faire des vers appréciables, même si ce n'est pas gagné, étant très rarement satisfait de mon propre travail. Le baril de l’Oubli Le temps est comme un baril rempli d’amertume, Un baril qu’une force perdue a troué, Un baril que tient le vieil Oubli en costume, En riant de tout insignifiant surjoué. Que les uns s’affairent à filer de la mousse, Que les autres s’affairent à mousser des fils, Et que d’un diable à cornes ou d’un ange à frimousse Se prêtent les épées, avec ou sans morfil. Toujours rit l’Oubli et toujours fuit le baril Qui toujours se déverse sans cérémonie, Ignorant diables et anges, en disharmonie. Toujours s’affairent à tout et rien les nombrils, Qui revêtent pour l’un ou l’autre leur costume, Qu’enfin le temps engloutit dans son amertume.
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| | | alpero Grimoirien
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 14:47 | |
| Joli sonnet, faut reconnaître... Juste un détail :"Ignorant diables et anges, en disharmonie." Il y a 13 syllabes, "anges" étant au pluriel, le "s" oblige à prononcer le "e", muet sans cela... le ver suivant n'est pas fautif, si tu prononces "rien" en une seule fois... Donc, plutôt pas mal pour moi sur le plan technique, surtout pour n essai, comme tu le dis... Le fond lui est intéressant, c'est vrai, mais là, les conseils ne servent à rien. Ce n'est que sur la versification que l'on peut intervenir, bien sûr. A ce sujet, le problème des mots comme "rien" est complexe : par exemple dans ton troisième vers, "tient", pour toi n'a qu'une syllabe et dans le suivant "riant" en comporte deux. Je suis personnellement d'accord, estimant que dans ce cas, le poète a le choix de sa musique, mais tu rencontreras des auteurs qui estiment que c'est une faute et même une faute grave, que chacun de ces deux mots doit compter pour deux syllabes... C'est exact à peu près, si l'on oublie qu'au fil des siècles, la prononciation a évolué et qu'un poème est fait autant pour être dit et entendu que pour être lu et vu. Quant au fait que tu sois insatisfait, continue... même lorsque tu seras devenu un maître, cette insatisfaction est indispensable pour ne pas tomber dans la facilité et la routine qui nous guettent tous !
Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A "Que l'on aime ou que l'on aime pas ce qu'il écrit, il faut le lui dire ou le lui écrire, pour qu'un poète s'améliore" Ah oui, faut que je vous dise : j'ai un tas de poèmes à lire et à critiquer dans mon grimoire.
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| | | Durmir Plume de Bois
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 16:29 | |
| - alpero a écrit:
- Joli sonnet, faut reconnaître...
Merci ;) - alpero a écrit:
- Juste un détail :"Ignorant diables et anges, en disharmonie."
Il y a 13 syllabes, "anges" étant au pluriel, le "s" oblige à prononcer le "e", muet sans cela... le ver suivant n'est pas fautif, si tu prononces "rien" en une seule fois... D'où l'intérêt de la virgule ! En effet, grâce à elle, la liaison passe à la trappe et on retrouve bien 12 pieds. C'est un peu facile et ça fait "MacGyver", mais ici ça se prêtait plutôt bien. Tu m'as apparis quelque chose la dernière fois, à mon tour de te renvoyer l'ascenseur ^^
- alpero a écrit:
- Donc, plutôt pas mal pour moi sur le plan technique, surtout pour n essai, comme tu le dis...
Le fond lui est intéressant, c'est vrai, mais là, les conseils ne servent à rien. Ce n'est que sur la versification que l'on peut intervenir, bien sûr. A ce sujet, le problème des mots comme "rien" est complexe : par exemple dans ton troisième vers, "tient", pour toi n'a qu'une syllabe et dans le suivant "riant" en comporte deux. Je suis personnellement d'accord, estimant que dans ce cas, le poète a le choix de sa musique, mais tu rencontreras des auteurs qui estiment que c'est une faute et même une faute grave, que chacun de ces deux mots doit compter pour deux syllabes... C'est exact à peu près, si l'on oublie qu'au fil des siècles, la prononciation a évolué et qu'un poème est fait autant pour être dit et entendu que pour être lu et vu.
En effet, remarque très pertinente. Encore une fois, je ne m'étais pas vraiment posé la question sur le sujet, mais tu m'as fait réfléchir. Non pas que je souhaite défendre une position plutôt qu'une autre, mais j'ai toujours écrit comme cela "sonnait" dans ma tête, sans prêter attention à ces détails qui pourtant, comme tu le dis, peuvent être importants pour d'autres lecteurs. La force est justement de compter en pieds, et non en syllabes, ce qui donne le champ libre à des interprétations. Mais là où ça me fait réfléchir, c'est que c'est un mode qui pourrait être utilisé (ce qui n'est pas le cas ici mais pourrait, pourquoi pas, l'être à l'avenir), pour servir tant la forme que le fond. Introduire un élément de "chaos ordonné", une appréciation subjective autour de certains termes, et les manier pour relever un sens moins évident à un vers, peut être très intéressant. A explorer donc... Merci pour cette appréciation ! De façon plus générale, à nouveau merci pour tes commentaires, toujours appréciables ! ;) PS : ne pouvant pas éditer mes messages, j'ai essayé de supprimer le précédent et d'en réécrire un corrigé, mais sur mon PC le précédent est toujours affiché (et impossible de le resupprimer). Donc je ne sais pas trop ce qui est affiché par ailleurs. S'il est encoer là, je fais confiance à un modérateur pour le virer proprement... Dommage d'ailleurs de ne pouvoir éditer, j'éai tendance à taper assez vite au clavier, et de nombreuses fautes de frappe viennent souvent se greffer. :/ | |
| | | sandipoete Fondateur
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 17:20 | |
| Le temps est comme un ba // ril rempli d’amertume,/ = fem 6 // 6 Un baril qu’une for // ce perdue a troué,/ = masc 6 // 6 Un baril que tient le //vieil Oubli en costume,/ = fem 6 // 7 (vi-eil=2) En riant de tout in // signifiant surjoué./ = masc 6 // 7 (fi-ant=2) et (sur-jou-é =3) Que les uns s’affairent // à filer de la mousse,/ = fem 6 // 6 Que les autres s’affai// rent à mousser des fils,/ = masc 6 // 6 Et que d’un diable à // cornes ou d’un ange à frimousse = fem 6 // 9 Se prêtent les épées, // avec ou sans morfil. = masc 6 // 6 Toujours rit l’Oubli et // toujours fuit le baril = masc 6 // 6 Qui toujours se déver // se sans cérémonie, = fem 6 // 6 Ignorant diables et // anges, en disharmonie. = fem 6 // 7 Toujours s’affairent à // tout et rien les nombrils, masc 6 // 6 Qui revêtent pour l’un // ou l’autre leur costume, = fem 6 // 6 Qu’enfin le temps englou // tit dans son amertume. = fem 6 // 6 C'est pas mal du tout... Il faut encore essayer de ne pas couper les mots aux hémistiches (cela permet d'avoir une plus belle lecture) Il faut aussi respecter la forme classique Quatrains et tercets (du XIV ème au XVI ème siècle) Rimes italiennes ABBA ABBA CDC DCD Voilà ce que ton poème donnerait :Le temps comme un baril est rempli d’amertume, Baril qu’une force perdue a su troué, Comme en riant de tout misère surjoué. Tenu par un vieux fou Oubli en costume, Il reste à corriger :Que les uns s’affairent à filer de la mousse, (doit finir en ume) Que les autres s’affairent à mousser des fils, (doit finir en oué) Et que d’un diable à cornes ou d’un ange à frimousse (doit finir en oué) Se prêtent les épées, avec ou sans morfil. doit finir en ume) Toujours rit l’Oubli et toujours fuit le baril Qui toujours se déverse sans cérémonie, Ignorant diables et anges, en disharmonie. (doit finir en il) Toujours s’affairent à tout et rien les nombrils, (doit finir en ie) Qui revêtent pour l’un ou l’autre leur costume, (doit finir en il) Qu’enfin le temps engloutit dans son amertume. (doit finir en ie) Le sonnet Sa forme régulière, symétrique et contraignante favorise la précision, la concision et la suggestion : - Baudelaire a écrit:
- Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense;
elle empêche le poète de céder aux facilités du lyrisme. Les rimes et le mouvement des strophes permettent des jeux d'oppositions et de correspondances qui expriment les tensions, la complexité de la vie intérieure du poète. Le sonnet est donc caractérisé par une forte cohérence interne. En outre, il peut y avoir une parfaite concordance entre le contenu et la forme. Tu vois, il nous reste encore beaucoup à écrire, nous qui nous intéressons à juste titre à cette forme classique d'écrire la poésie. | |
| | | alpero Grimoirien
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 17:29 | |
| Sandipoète, je m'incline, tes analyses et tes remarques sont bien plus poussées que les miennes... C'est vrai que je suis moins strict en général. Mais ça fait du bien de se trouver face à un vrai spécialiste. Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A "Que l'on aime ou que l'on aime pas ce qu'il écrit, il faut le lui dire ou le lui écrire, pour qu'un poète s'améliore" Ah oui, faut que je vous dise : j'ai un tas de poèmes à lire et à critiquer dans mon grimoire.
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| | | sandipoete Fondateur
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 17:57 | |
| J'offre à votre lecture (pour exemple ce sonnet que je ne cesse de perfectionner : ELLE (à ma Mère) Sonnet Quand remonte incertain ; rêverie apaisante, Le parfum de ma Mère, odorante senteur Mélangée, lavandière à son savon labeur, C'est ma joie de gamin qui me revient, brûlante. Je n'oublierais jamais sa poitrine abondante, Quand lové près d'elle, blotti contre son coeur. Souvenance à laquelle ses baisers cajoleurs, A mon émoi mêlait sa bouche souriante. Même si l'image s'efface au fil des ans, Et si à l'abreuvoir l'eau devenue moins vive, J'y vois l'avantage d'un amour des plus grands. Quand mon coeur nonchaloir vient sur la douce rive, De son fleuve mirage que je cache au dedans, J'y puise au réservoir, ma ressource affective. Copyright : Gérard SANDIFORT alias Sandipoète Dans ce poème, il faut regarder les rimes aux hémistiches. Elles respectent aussi la difficulté d'exigence du sonnet : Mais j'y ai interverti les rimes masculines et féminines. Le dernier vers termine bien le poème en expliquant où se trouve ma ressource affective. Tous les alexandrins sont de 12 pieds et la disposition des rimes est parfaite. Quand on lit un sonnet de cette qualité... Les mots glissent tout seul. On se régale tant quon entre dans le tableau sans aucune peine. | |
| | | alpero Grimoirien
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 18:11 | |
| la rime aux hémistiches, hou là, ça, c'est pas facile ! Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A "Que l'on aime ou que l'on aime pas ce qu'il écrit, il faut le lui dire ou le lui écrire, pour qu'un poète s'améliore" Ah oui, faut que je vous dise : j'ai un tas de poèmes à lire et à critiquer dans mon grimoire.
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| | | Durmir Plume de Bois
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 18:13 | |
| Wow... Merci pour ce retour très concret et détaillé, sandipoète ! Encore des choses que j'apprends, j'ai bien fait de passer par ici, moi :D
Pour la virgule, je persiste et signe, par contre (je sais, je suis têtu :p), ayant un vif rappel de mes cours de français au lycée où je m'étais longuement fait savonner pour ne pas l'avoir su :p
Quand à l'hémistiche à 9 pieds, je n'en compte pas autant. Faute de frappe ou encore quelque chose à apprendre ? ^^ De façon plus générale, en me renseignant, j'ai retrouvé avec joie une connaissance perdue (oui, vous pouvez crier haro sur le baudet, tant c'est pourtant connu et trivial), la diphtongue. Dans la langue française, la diphtongue représente un seul phonème, donc une seule syllabe. Or "diable" est donc composé de deux syllabes (dia-ble). Quant au questionnement d'alpero, il semblerait que pour les conjugaisons, "ien" est une diphtongue, "ian" ne l'est pas. "ien" est une diphtongue si la lettre suivante est une voyelle, sinon il y a bien deux syllabes. etc.
par contre, vi-eil contient bien deux syllabes, donc un de mes vers est effectivement faux (merci sandipoète ^^) Et 3 voyelles à la suite ne peuvent jamais former une diphtongue, donc le vers suivant est faux également (merci derechef ^^)
Concernant les formes des rimes, j'apprends encore quelque chose ! Merci donc ! C'est vrai que tout ça donne envie de tendre vers quelque chose de toujours meilleur !
PS : je viens de voir ton sonnet. Oui, il me reste beaucoup à apprendre, encore, pour atteindre ce niveau... Dans ma première contribution, j'avais envisagé les rimes aux hémistiches, mais dans deux strophes seulement, pour des raisons de fond plus que de forme, cherchant les échos et les retours. | |
| | | sandipoete Fondateur
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Lun 2 Aoû 2010 - 18:28 | |
| Et qui me dira après tout ça que la poésie n'est pas passionnante ? Messieurs Ce forum a encore beaucoup d'années devant lui, vous venez de me le confirmer. Je vous conseille l'autre forum d'aide de ce même forum. Cliquez dans Outils pour vous y rendre. Vous n'êtes pas obligés de vous y inscrire. Bonne lecture. | |
| | | BL Grimoirien
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| Sujet: Re: Baril de l'Oubli Mer 4 Aoû 2010 - 13:00 | |
| Belle leçon ! qui donne envie de se perfectionner Bon travail | |
| | | | Baril de l'Oubli | |
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