La nuit bleue. A Marie dont j'admire la force et le courage

Encore le jour, encore, s'en va vers l'horizon
Se coucher, épuisé, comme il le fait sans cesse.
Le souffle incandescent de la nuit bleue te blesse
Quand la douleur est là bien plus que de raison.

Les étoiles, une à une, se mettent au diapason,
Mais leur éclat pour toi est comme une promesse.
Ta vie est une urgence. Il faut que tu te presses
Vers l'aube où la rosée aux larmes se confond.

Et lorsque le matin, tu quittes la maison
Le coeur tout plein de ceux qu'en t'en allant tu laisses,
Au hasard du chemin, tu rencontres l'ivresse
Que le temps, silencieux, t'offres au gré des saisons.

Encore le jour, encore, s'en va vers l'horizon
Se coucher, en rêvant, comme il le fait sans cesse.
Pour que le souffle alors de la nuit bleue te laisse
Entendre l'océan qui murmure ton nom...

Baudelarme