BATAILLES !
En aura-t-il un jour fini de ses batailles
L’Homme, cet être libre issu de l’animal…
De par la science innée et du bien et du mal
Qu’il porte à la naissance au fond de ses entrailles
Qui brûle dans son sang comme un feu ancestral
Sève des dieux infuse en la fatale pomme
Bien, mal, avec l’amour, par fluide séminal
Transmis de père en fils pour que paraisse l’Homme
Devant son juge au jour du décompte final.
En aura-t-il un jour fini de ces querelles
Ces batailles de chats, ces joutes de clochers
Ces venins de serpents à tout propos crachés
Pour un sceptre, une croix, un jupon de dentelles,
Pour voir, sur son veston des rubans accrochés.
Quand préfèrera-t-il aux luttes incessantes
Dont tous les combattants ressortent amochés
Les échanges cordiaux, les avis rapprochés,
Les justes compromis, les durables ententes.
On comprend que jadis, les peuples, dans l’histoire
Pour préserver leur vie étaient bien obligés
De lever des soldats aux combats exercés
Qui battaient l’ennemi, prenaient leur territoire
Infligeaient l’esclavage aux peuples dominés.
Mais nous sommes entrés dans une ère mondiale.
On pourrait croire alors que les hostilités
Sont mises au placard, les conflits terminés,
La politique au fait de l’entente cordiale.
Il n’en est rien, hélas ! des plaines de verdure
Cachent à l’œil naïf un monde souterrain
Où les mains des puissants travaillent au maintien
D’une pression de fer, comme une dictature
Afin que le souci de l’Homme aille sans frein
Vers la satisfaction du profit égoïste.
Ce combat sous-jacent existe bel et bien :
La jungle économique est vouée au soutien
Des buts inavoués du tout libéraliste.
Car l’ « Europe » est fumée aux yeux de la conscience
Prétexte fallacieux pour tromper l’attention
De l’âme pacifiste encline en la fiction
Qui professe à tout va qu’œuvrer dans la confiance
Est le plus sûr chemin, l’unique solution.
Si ses peuples entre eux ne se font plus la guerre
Elle sait comment agir dans chaque nation
Par les enjeux au sein de la population
Dans le harcèlement, l’exclusion, la misère.
Hors, la saine raison voit une stratégie
Dans les motifs qu’avancent les gouvernements
Cédant à la pression d’occultes éléments :
C’est qu’il faut que la gente humaine soit régie
Par des lois qui les noient en des sables mouvants.
Rien ne leur fait plus peur que le spectre anarchiste,
L’anarchisme authentique où des hommes conscients
Autonomes mais unis dans leurs mouvements
Erigeraient sans lois un monde pacifiste.
Voyez vous la hiérarchie administrative
Dans un contexte où l’Homme se serait rendu
Maître de lui-même, aimant chaque individu,
Reléguée au rang de fresque décorative,
Inutile, où les lobbys auraient out vendu
En fait, il leur paraît terrible, suicidaire
De laisser l’Homme mordre à ce fruit défendu :
L’Amour universel. Ils auraient tout perdu !
Fini le plan prévu d’un maître de la Terre
Mais cette digression n’est qu’une pâle esquisse
De la peur qui maintient les légions du mal
En attente constante, au su du tour normal
Où finiront les temps afin que s’accomplisse
L’avènement de l’Homme en son destin final.
Il est hors de question qu’il en prenne conscience,
Qu’il touche à l ‘expansion de l’éther sidéral.
Faisons le régresser dans le règne animal,
Noyé dans ses instincts, ces puits de jouissance
Car si l’Apocalypse accomplit ses promesses
Déjà, le démon tremble, y lisant son destin
La terreur l’aiguillonne en voyant ce festin
De élus conviés aux divines liesses
Auquel, lui, être noir dans l’éclat du matin,
Voulant participer au concert de louanges,
Reste d’engeance immonde au profile de catin
Nécrophage puant comme un vieux saint martin
Devra paraître nu devant le cœur des anges.