Songe ou mensonge ?

L'hiver n'a jusqu'à présent jamais omis de passer le relais
Au printemps
Pourvu qu'il en soit toujours ainsi
Que leur amour demeure
Si intense
Qu'il se transforme toujours
En papillon de mai

Me trompé-je de trompette
En embouchant celle de la renommée
Pour ce quidam
L'année prochaine nous le dira
Peut-être
Je ne vais tout de même pas
Garrotter Protée
Pour qu'il me le dise
Si tant est que j'en sois capable
Si tant est que je ne sois pas terrifié
Par la série de monstres dont il revêtira
L'apparence
Avant de cracher le morceau

Ne nous berçons pas d'illusions
Ne croyons pas entendre une prédiction
De Protée
Avant de l'avoir entendue
Cet ours
Nul n'est plus revêche que Protée
Vendra chèrement
Non pas sa peau
Mais le fruit de son don

C'est la faute de ces dialogues imaginaires
Qui peuplent nos songes
Et nous induisent souvent en erreur
En dotant notre interlocuteur
De vertus extraordinaires

Lorsque s'y ajoute une photo
Non moins imaginaire
Qui présente notre quidam
Sous un jour avantageux
Il est difficile de ne pas se jeter
Au réveil
Sur la trompette de la renommée

Patientons
Encore quelques passages de relais
Entre les saisons
Et je serai fixé

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» Le mensonge (Ramadanesque)