Concupiscence

Au creux de mon ventre tel un hurlement,
la luxure, le désir de chair et de vice torturent mon corps.
Il est là béant et languissant,
monstre sacré, ce sexe aspirant au plaisir.

Transpirant sa liqueur odorante,
il se souvient et frissonne sous la caresse de ma main.
Forte et dure une hampe serait avalée gloutonnement…
Le manque cruel de cette chair humide et chaude l’inondant de liquide brûlant
aliène l’animal qui m’habite et le soumet à l’être bienfaiteur,
donateur de son corps aux excès lubriques des sens.

Toi mon ami, mon tout, mon tourment,
tu sais que librement consentie la luxure magnifie le corps,
le laissant vivre et s’exprimer, animal sauvage,
ivre, fou de plaisir et de douleurs exquises,
chaleur infernale de la peau exacerbée au plus haut point,
il vibre et se tord et gémit, le souffle haletant, guettant la moindre caresse,
pour se fondre à nouveau dans l’extase, priant que rien n’y mette fin.

Il se perd et renaît sous les mains expertes de l’homme,
artiste créateur de folies amoureuses.

Que m’importe aujourd’hui ce que mon corps endure,
à l’aube de la fin, je ne suis plus hélas que souffrance d’esprit et de cœur,
vivre est une désespérance qui m’éloigne de toi Seigneur,
aime moi, ramène-moi là où est ma place, à côté de toi,
libre et en joie de n’être qu’à toi.


Lunessences

01/11/2004
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