L’invitation au voyage littéraire en 23 escales

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L'invitation au voyage littéraire en 23 escales

J’aspire à voyager, partir autour du monde
En quatre-vingt journées et moultes nuits fécondes.
Voguer sur l’océan à bord d’un bateau ivre
Où je n’aurais sur moi qu’un sac empli de livres.
Puis, penché sur les flots et l’écume des jours,
Je rêverais sans fin à mon premier amour
Pour toi monstre des eaux, pour toi ô Moby Dick,
Qui berça tant d’années de récits héroïques.
On irait vers le Sud chercher le sphinx des glaces
Et scruter dans les cieux quelques oiseaux fugaces,
Les géants albatros, ces anges de la mer
Qui me gratifieraient d’un bonheur éphémère.
En remontant au Nord, on croiserait peut-être
Une île mystérieuse où de très vieilles guêtres
Seraient à l’abandon à l’arrière des dunes,
Là où des naufragés, Robinsons d’infortune,
Epuisèrent leur vie dans une vaine attente :
Le paradis perdu était l’enfer de Dante !
On entendrait au loin les clameurs cannibales
D’un peuple dont le prince, exotique Hannibal,
Saurait l’art de la guerre et des goûts excentriques :
Un grand scarabée d’or gravé sur sa tunique,
Le nez percé de trous et le front tatoué
Où le rouge et le noir seraient entremêlés.
Ce tyran insulaire valant douze Césars
M’inspirerait la peur et l’envie du départ.
Mais avant de quitter cet îlot infernal,
J’essaierais de cueillir de belles fleurs du mal
Pour offrir à ma dame ornée de camélias
Ce bouquet de pétales aux senteurs de dahlia.
Poursuivant l’odyssée vers le septentrion,
Je dirais au destin : « mon cher ami, rions !
Rions à cette vie, à ses mille visages
Qui peuvent nous mener du soleil à l’orage !
Rions à l’avenir qui tend ses ailes d’ange,
Rions à ces forêts, à ces mondes étranges.
Jusqu’au bout de la vie je voudrais voyager,

Jusqu’au bout de la nuit, braver tous les dangers ».

La mémoire et la mer comme dirait Ferré...Un grand merci pour ce fabuleux voyage, Alexandre !

Avec mon amitié.

Roger.