En face des Îles d'Or

En face des Îles d'Or


Le soleil rougeoyait dans la torpeur d’été
En brûlant les grands pins qui surplombent la mer.
Sur l’écorce des troncs les cigales chantaient
En narguant les fourmis de leur rictus amer.
 
Le clapot paresseux des vagues alanguies
Caressait le rivage où mon ange apparut.
Et la rousse beauté au regard attendri
S’avançait sur les pas d’un passé disparu.
 
Ô souvenirs enfouis de sa lointaine enfance
Je vous vois prendre vie au fond des yeux charmants !
Ses beaux yeux clairs semblaient goûter la somnolence
Et, mi-clos, revivaient les échos d’autres temps.
 
Les courses de lapins à côté de l’église,
Et les jeux enfantins dans la cour de l’école.
Un ami, un garçon, et la première bise
Pour braver l’interdit des ardeurs qui s’envolent.
 
J’imaginais son corps à peine adolescent
S’éprendre de la vie, découvrant le bonheur,
Après avoir subi de nabots insolents,
Durant près de dix ans, les tourments et les pleurs.
 
Que je voudrais les voir, aujourd’hui, ces crétins !
Suffoquer de stupeur face à tant de beauté,
Et ployer le genou pour demander en vain
Un timide « pardon » à la femme insultée...
 
Dans le temps suspendu de ces évocations
Je sentais le passé se mêler au présent.
Et suivant le ressac de sa respiration,
Je la savais grisée par un plaisir puissant.
 
Au loin, les Îles d’Or tutoyaient l’horizon.
Dans les cieux louvoyaient quelques grands oiseaux blancs
Pour planter dans nos cœurs les vives pâmoisons

De cette fresque bleue au souvenir brûlant.

Bonjour Surfeur !
Merci beaucoup pour ce retour intéressant ! 
Pour le vers un peu forcé, à vrai dire, il m'a surtout amusé lorsqu'il m'est venu en tête, l'image que cela générait m'est apparue originale et cocasse à la fois et j'ai décidé de garder ce vers et la rime qui allait avec. Mais je peux comprendre qu'il dénote un peu...
Merci encore Surfeur !
Amicalement,

Oiseau lyre