Les jolies filles

L'avait de jolies filles dans la prison de l'âme,
Putassières, candides elles t'ont étourdi,
Moineau t’établissant naguère sur les branches
Et tout t'ébaudissant d'un vermisseau transi.
Happé que tu le fus par cette chair torride,
Jamais et jamais plus tu n'en voulus sortir,
De ta prison de l'âme ave' les jolies filles ;
Carnassières, putrides, elles t'ont pris la vie.

D'un sein droit et dodu d'où jaillissait pitance,
Petit moineau soyeux t'en fus te réfugier,
Te cacher doucement dans le temps de lenteur,
Qui s'allonge et puis casse, se flétrit et surit.
Petit moineau fragile, sur des corps verts et gris,
Volètes à présent dans ta prison de l'âme,
L'a plus les jolies filles, l'a des corps bien chancis,
Petit moineau moisi, toi aussi t'es fini.