la chanson de Tombelaine

Je suis le rêve qui te colle à la peau
Je suis la marée haute qui t'enchaine
A l'univers des sables et des eaux
Tombelaine...
Comme l'espoir qui s'effrite en écho

Et c'est entre deux côtes et entre deux frontières
Marécage de vent où sourd comme un joyau
Ton pan de rocher solitaire
Epave des jours enlisée
Dans le gris effrayant des mots

Tombelaine...
Je suis tous les hivers qui te harcèlent
Je suis la vague folle qui gangrène
Le pied pourri d'étranges citadelles
Tombelaine...
Comme l'espoir dans le soir qui chancelle.

Et les milliers d'oiseaux qui peuplent ton rivage
Se calment vers le soir aux anciennes rumeurs
Qui te racontent des naufrages
Sur des iles perdues au large
Vers l'ouest où le soleil se meurt.

Tombelaine...
Je suis la voix qui s'accroche aux ajoncs
Je suis le vent des grèves qui t'entraine
Loin de tes ciels vers d'autres horizons
Tombelaine
Comme un espoir qui hante tes saisons

Mais l'ancre qui te tient lovée au creux des sables
Dans l'attente insensée d'un imminent départ
Rends désormais insurmontable
Même le voyage sans âme
Dans l'univers de mon regard

Tombelaine...
Je suis là comme toi, chaque jour en partance
Et toujours attendant une marée prochaine
Et toujours remettant mon éternelle errance
Tombelaine...
De désespérance en désespérance..