Montmartre

[size=32]Montmartre[/size]

Toi, spectatrice pétrifiée de cette drôle de bâtisse,

A la blancheur sculptée dans le lourd marbre des labeurs,

(Étrange reste de craie d’alliances indigènes et métisses,

Et haut regard percé, froidement posé, fier protecteur),

Tu ressens : l’atmosphère étrange de ce temps sur ce fil,

Ce fragile équilibre dans l’air qui frôle la langueur,

Ces gestes arrêtés, ce souffle suspendu à ton cœur,

Tout cet être sans corps qui bat, tremble, presque immobile……

Ici, les pantomimes poudrées esquissent ce mouvement,

Leur regard, couleur de nulle part, mouille un passé cuivré,

Le son des violons de la route épouse tes pas chancelants,

Et les orgues barbares bouleversent tes pensées apprêtées,

Tu défailles : ton âme qui se brouille de sentiments troublants,

Elle pleure un monde perdu, jeté, mais toujours recouvré,

Du haut des marches, sur l’esplanade, divague ta destinée,

Ta mémoire en lambeau ressuscite son berceau éclatant,

Les comédiens de la rue sont les comédiens de la vie,

Les peintres de la rue des soupirs sont les peintres de la vie,

Le temps a préservé la douceur éphémère du mystère,

De la maison des secrets, de ton palais des chimères,

Reine du monde, c’est toi, dans ton habit de baptême,

C’est ton enfance qui sourd sous le pavé et dans l’air,

C’est ton corps fatigué, usé de sortilèges amers,

Qui puise dans sa bohème ses haines et ses amours diluviennes

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
Bruine

C'est bien là l'image d'un tableau vivant, superbement brossé!

Merci pour cet agréable moment.

merci poétesse
un tableau aux encres de la très belle poésie
amitiés
soleilbleu

Bonjour Bruine,

Je revois à travers tes vers des lieux où je me suis si souvent attardée, à l'abri de ce sacré Coeur qui semble veiller éternellement sur toute cette vie qui l'entoure.

Amitiés
Jeannie.

Bonjour, bruine et Jeannie,
Pour ma part, dans mes époques parisiennes, j'y retrouvais un discret refuge, à contempler et méditer à l'écart des noceurs, des touristes et des artistes de la rue. Un modeste parterre isolé avec un banc, tel un promontoire ouvert sur le panorama de la Ville-Lumière. J'aimais m'y attarder à l'approche du soir pour jeter sur un bout de papier l'ébauche d'un poème ou d'une lettre destinée à quelque amourette, sombrée dans l'oubli.
Merci de tous ces écrits sensibles que vous nous faites partager, bruine.
Amitiés.

Merci à tous pour vos commentaires qui me touchent beaucoup.
J'aime beaucoup cette atmosphère particulière qu'il y a à Montmartre
Amitiés

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