Il fait si bon ce matin, si frais.. Le soleil presque au zénith tape fort pourtant...
L'ombre me cache et me pousse doucement vers cette sieste dominicale
que j'attendais avec tant d'impatience.
Ploc!Ploc! Il pleut des fleurs sur ma maison ! Jaunes, rouges et même bleues,
elles recouvrent le sol d'un tapis tellement doux.
Pourquoi soudain se met-il à pleuvoir des fleurs ?
J'ai lu quelque part, il y a longtemps, qu'un jour des grenouilles se sont mises à tomber du ciel ,
augurant d'après les sages instruits des mystères des Dieux, de mauvais jours à venir...
Des fleurs, cela ne peut être qu'un heureux présage !
Mais voilà que déjà le rêve m'emporte dans ses bras consolateurs.,,
Ma femme, ma fille, mes enfants, mes amis, ils sont tous là.
Des visages défaits aux yeux remplis de larmes se perdent dans les abîmes d'une morne solitude.
Pourquoi ? Quel mal peut-il donc les avoir tant attristés ? Quelle douleur peut-elle donc les affliger de la sorte ?
Allez, une bonne partie de pétanque après le repas les remettra bien dans le droit chemin,
celui du sourire et de la joie du temps passé ensemble. Un rien qui résume le tout...
une voiture grise aux vitres teintées devant le portail s'arrête.
Les mariés et leur carrosse en peine de casseroles à bringuebaler à grand bruit certainement.
Un prêtre s'avance , psalmodiant une prière que personne n'entend sauf moi...
Un clignement de paupières plus loin, une guitare chante l'amour d'un gitan pour son père. Une voix sublime lui rend l'écho
qui se perd au milieu des fresques ornant le plafond de cet étrange édifice.
Dieu que c'est beau ! Et ce soleil qui n'en finit pas de briller...
J'ai froid. J'ai mal! Une lumière violente vomit ses ombres sur le sol qui défile.
Où suis-je ? Qui me parle ? J'ai mal et me rappelle vaguement de...
Mais l'obscurité m'envahit de nouveau emportant le souvenir et la douleur dans un néant salutaire.
Une explosion au fond de ma poitrine, une autre, et encore!
On me parle et me rassure. Tout va bien j'ai eu un accident parait-il.
Allongé sur le sol, j'essaie de me relever, mais mon bras me trahit, quel bras ?
Et la nuit qui retombe sur ma terreur...
Je suffoque, étranglé par la sangle de mon tablier.
J'essaie de repousser de la main ces maudits rouleaux qui m'aspirent et me déchirent.
Dans un craquement sinistre mon bras s'enroule broyé comme ma raison.
Je hurle en silence pendant que le ciel se voile de rouge...
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Fatigué ce matin, mais bon encore une effeuilleuse à nettoyer et c'est la pause.
Courage c'est pas la mort, et un bon café retapera ma vielle carcasse.
Je me demande tout de même si je vais allez au bout de cette dernière saison.
Satanée retraite, je l'aurai bien méritée...
C'était un camarade de labeur que j'appréciais beaucoup...
article de journal