le banc

Un banc de pierre, un jour de vacances m’a privé de dix années de ma vie. Pas la faute au banc bien sûr, pas la faute aux vacances non plus, juste un moment d’égarement, un instant dans une vie où se décide l’avenir sans qu’on le sache vraiment.
Le hasard d’une rencontre, le destin, la bonne ou mauvaise fortune qui frappe à la porte de notre inconscient, etc. etc.
Un lot d’excuses que je brade à qui veut les entendre…
Non ! Je reste ce maître d’ouvrage qui consciencieusement ferma les yeux et n’écouta que son égo ! Un aveugle voulant construire une maison en oubliant de commencer par les fondations…
Il est des missions qui sont plus qu’impossibles, des missions de kamikazes où la cible se trouve être soi-même.
Allez comprendre !
Le temps et le recul me nettoie doucement les yeux et je m’effraie comme le spectateur d’un film d’horreur sur le film d’une vie que je n’ai pas maîtrisée et que je n’ai même pas aujourd’hui le sentiment d’avoir vécu.
Ma vie, ce cadeau unique qui me ravit chaque jour, tant par les souffrances infligées que par les innombrables bonheurs octroyés. Une vie parmi tant d’autres bien plus ou bien moins enviables…
Le fil du rasoir est le chemin que j’emprunte depuis bien des années. Un équilibre périlleux qui éprouve la ténacité, le rêve, mais aussi le doute. Maudite malédiction qui nous fait mourir trop tôt, juste alors que la vérité semble enfin éclairer nos pas si maladroits.
Mon âme au diable pour l’éternité !
Un banc de pierre, un jour de grand espoir m’a privé de tous ces beaux instants que je vis aujourd’hui auprès de celle que j’aime et qui méritait tout autant cette part de bonheur que je n’ai pas su lui apporter faute de présence.
Un, deux, trois et…pfuittt !
Le temps est passé, plus de place que pour les épitaphes et les regrets éternels !
Je voudrais tant recommencer, ne pas choisir de m’asseoir sur ce foutu banc, ne pas prononcer ces mots que les années ont condamnés, voir ce que mes yeux n’ont pas vu et que mon cœur a occulté, ne pas dire oui, ne pas …ne pas…
Le mal est fait, la foi en bière repose.

Un banc de pierre blanche au fin fond de l’Allier
Une croix de pierre le surplombant
Un gout de fromage de chèvre trop sec
Une douleur qui déborde
Une histoire que je ne conte pas
Un banc qui s’estompe dans le brouillard d’une vie sans gloire.
Ci-gît…bientôt, bientôt!

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Mon grimoire

La vie est ainsi faite. Cette vie que nul ne peut refaire. Cette vie qui ne peut que se vivre au présent. Cette vie qui nous pousse en avant...

Je trouve ta prose poétique très émouvante. Merci pour le partage.

Amitiés.

Roger.

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Roger MASSÉ

Merci Roger d'être passé sur mon texte
de l'avant, tu as raison

Amitiés
Tof

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Mon grimoire

Mon âme s'est plongée dans ta prose.
Je suis resté ému, vraiment...
Je pense que nous avons tous nos moments de doute
Il ne faut jamais regretter... Avancer, jusqu'à son dernier souffle.
Merci

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
le banc Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

tofka a écrit:: Un banc de pierre, un jour de vacances m’a privé de dix années de ma vie.

Pour un OUI, j'en ai pris pour trente ans. Ahlala si j'avais pu avoir une extinction de voix ce jour-là Mort de rire

De l'amertume dans ce texte

Un banc qui invite à la lecture et qui ne laisse pas insensible le lecteur que je suis. C'est émouvant et poignant à la fois.

Merci pour le partage.

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le banc Sans_t11
Mon Grimoire

Telle est la vie des hommes.
Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.(Marcel Pagnol)

pagnolesque a écrit:: Un banc qui invite à la lecture et qui ne laisse pas insensible le lecteur que je suis. C'est émouvant et poignant à la fois.

Merci pour le partage.

Merci pour ta lecture Pagolesque
Au plaisir de te lire aussi

Tof

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Mon grimoire

sandipoete a écrit:: Mon âme s'est plongée dans ta prose.
Je suis resté ému, vraiment...
Je pense que nous avons tous nos moments de doute
Il ne faut jamais regretter... Avancer, jusqu'à son dernier souffle.

Ravi que nos âmes, à l'occasion de cet aveu, se soient rencontrées Gérard
Avancer coûte que coûte est ma devise !
Sans jamais oublier pourrait en être une autre...
Merci de ton passage sur ce modeste texte

Tof

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Mon grimoire

Anje a écrit:

tofka a écrit:: Un banc de pierre, un jour de vacances m’a privé de dix années de ma vie.

Pour un OUI, j'en ai pris pour trente ans. Ahlala si j'avais pu avoir une extinction de voix ce jour-là Mort de rire

De l'amertume dans ce texte

Comme dans une des chansons de Francis Lalanne...ce jour là, ce sont ses parents qui ont dit oui !!!

Gros Bisou

Tof

Un banc pour reposer et alléger l'imagination ralentie par la lourde croix portée... alors là le lecteur, moi, revoit le film sans le son et tout est reconstitué par la pensée... imagination à l'œuvre, mais est elle fidèle à la création de l'auteur... en tout cas mon imagination a moi galopait dans tous les sens, entre le sur et le peut-être... j'ai bien aimé cette tristesse, pour ne pas dire angoissant regret, ressentie posant mon regard devant ce banc. Bec

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Bonjour Invité MerciSandi

Une histoire vécue...mais soldée aujourd'hui!
Un dernier exorcisme à l'écrire ! lol

Merci pour vos commentaires

Tof

Une grande déchirure peinte en touches délicates.
Poignant.