Supplique à la muse de Baudelaire

Visite de la muse de Baudelaire.

« Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poëte un amour
Éternel et muet ainsi que la matière. »

Elyse - « Ô muse aide moi ! fais cesser mon tourment,
Je cherche les mots vrais qui enfin correspondent
Aux sentiments que j'ai ,et qui dans mon cœur sondent
Les désirs du passé, mais toute phrase ment. »

- « Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. »

Elyse- « J'aurais pourtant aimé que tu me fasses signe,
Mais tu volais trop haut pour là m'apercevoir,
Tes silences sont lourds rien ne peut t'émouvoir,
Hélas ta mutité me rend vraiment indigne ! »

- « Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études; »

Elyse- « J'ai appris longuement les règles les plus rudes
Et j'ai biffé souvent la phrase amèrement
Dis-moi comment fais tu, devant nos lassitudes

- « Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles! »

Elyse- « Nous empruntons alors tes doux regards aimants
Pour que naissent enfin malgré qu'ils soient rebelles
Les mots miraculeux battant soudain des ailes. »

Invité

c'est un dialogue imaginaire, original et très poétique de Clairelyse avec Baudelaire ! Sympa ! Bec

Un dialogue de deux sonnets qui progressivement se confondent dans la rime! C'est tellement beau

merci

Très jolie cette supplique... pour le "Oh muse je t'implore", il serait préférable de mettre "Ô muse..." pour le reste je t'ai adressé un mp.

Mais c'est superbement écrit et c'est avec plaisir que j'ai parcouru ce sonnet (ou double sonnet).

Amicalement

Supplique à la muse de Baudelaire Sans_t11
Mon Grimoire

Telle est la vie des hommes.
Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.(Marcel Pagnol)

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