Femme de Mai

Femme de mai


Infâmes sont mes pensées


Mais elles n’en sont pas moins sincères


Renouons ensemble les fils du temps éparpillés par l’homme
Nous autres fils de rien fils du néant



Montrons notre sourire


Figé mais fulgurant


Aux épées qui dorment dans les yeux


De ceux dont la pesanteur est lyrique


Femme de mai


Les saisons sont une connerie :


Qu’importe les jours ? Notre bonheur n’existe qu’à l’intérieur
de nous-mêmes


Femme


Soyons provocateurs, rit avec moi de mes parents qui me juge
insolent


A l’insolence nous répondrons par l’insolence


Opposons à la morale l’image de notre bonheur despotique


Unissons-nous le temps d’un ennui


Notre conscience et notre imagination crame l’instant d’un
mensonge


Le monde devient imagination


-Nul besoin de faire de la matière quant on a la tête dans
tes cheveux !-


Martèle mon égo


Crachons ensemble sur les plis d’un front


Sur le sérieux des plumes et des malheureux


-





Le passé sera dès lors une erreur !


Comment avions-nous vécu jusque là ?


Tous se dérèglent, l’autre
s’est trompé.





Le temps d’un orgasme


D’un fantasme


D’un rêve


L’envie se fait molle





L’odeur de la messe


La musique de Bach


Les paroles d’Arthur


Reprennent du sens, comment avions-nous
vécu jusque là ?


On se met à resserrer des mains moites


Et l’on rit de soi-même


Le temps d’un délire d’une dose d’opium


Le temps d’un mensonge le temps d’une rigolade