Il me suffirait

Sur l'île déserte
Il me suffirait
D'une boite de crayon
D'un cahier
D'un bon livre
D'un canif affûté
D'une pierre à feu
D'un ferment d'inspiration
Dans un sac à mots
D'une poignées de graines
A semer
Pour un jardin nourricier
Un massif éblouissant
Avec en boucle dans ma tête
Visages et paysages
Accumulés
De mes bonheurs d'exister
Il me suffirait
De trouver sur place
Une floraison
De miroitements
De bouillonnements
Dans le murmure des aubes
De voir paraître à portée
Grappes exotiques
Rasades de pluie
D'aller d'un pas quotidien
Par la rosée matinale
Côtoyer au présent
L'éphémère
Et d'y découvrir
Au hasard du jour
Des empreintes
Des symboles
Des reflets
Des clapotis
Des branches d'oiseaux
Des bourgeons
Des corolles
Sous les gerbes d'étincelles
D'un ciel au zénith
Et le soir venu
De capter
Des halos crépusculaires
Pleins de souffles
De parfums
Qui donneraient résonance
A mes monologues

Mais tout bien pesé
Sur l'île déserte
Il me suffirait de percevoir
L'azur de ton regard
La musique de ta voix
Et le velours de ta main
A proximité.

Très beau poème ! Le fait qu'il n' y ait pas de rime ne nuit pas du tout à sa saveur!

Le lagon bleu, Robinson, seul au monde.... trois films vers lesquels me porte ton poème... trois films où l'amour rend plus fort comme tes mots d'amour de tes derniers vers !

Bravo et merci pour le partage.

amitiés

Merci Phidias.

Merci pagnolesque

Vos visites et vos commentaires me vont droit au cœur.

Roger.