Plus personne ne s'étonne

Restera-t-il de nous, tour à tour s’enflammant,
Le souvenir de ce qui me rendit si lasse,
Après que ta bouche ait imprimé la trace,
Sur mes yeux où tremblait l’éclat d’un diamant ?

Tu avais apaisé mes craintes gentiment,
En ne montrant pas trop de désir et d’audace,
Afin que tes baisers occupent tout l’espace,
D’un appui très léger, empreint de sentiment.

Nous rappellerons-nous de fêter chaque année,
Cette joie en nos cœurs, qui fut si spontanée,
Lorsque nous nous vîmes enfin seuls, toi et moi.

L'on ne voit jamais plus personne qui s’étonne,
Car souvent on surprend dans les yeux un émoi,
De ceux qui contemplent notre amour qui rayonne.