Sans rien dire.

La première fois que je t'ai vue, une
soirée d'été, je me suis dit que tu semblais un peu triste. Tu
étais assise seule à une table. Tu ne connaissais personne. Moi
aussi j’étais seul, mais je connaissais a peu près tout le monde.
Je ne me suis jamais senti très sociable mais j'aimais bien que tu
sois là. J'avais envie de venir te voir. Je m’étais imaginé
notre rencontre. Moi avec mon sourire charmeur et toi contente que
quelqu'un vienne te voir. Je me disais que tu devais être nouvelle
dans le coin. Que tu voulais profiter de la fête du village pour
faire des rencontres. J'ai été un peu long à venir te voir parce
que Brice l'a fait avant moi. Je vous ai regardé rire ensemble. Tu
étais belle. Tu semblais sincère, fragile et drôle. Moi je
tripotais mes cigarettes en pensant à mon père qui allais rentrer
de l’hôpital. Finalement ça n’était rien de grave. Ma mère
avait eu très peur que son cancer reprenne. Ça doit être dur de
perdre quelqu'un avec qui l'on a vécu si longtemps, même si l'amour
n'a plus le même goût.


J'ai eu envie d'aller danser. Il y
avait toute la clique d’Alex qui était là. Ils faisaient tous les
pitres sur un vieux tube de Corona. On s'amusait bien. J'ai croisé
ton regard à un moment, il me semblait doux, comme si tu savais qui
j’étais. La soirée est passée vite, les baffles se sont
essoufflées et j'ai fini par venir vers toi. Nous nous sommes parlé
un peu et je t'ai embrassé. C'est juste que je t'aimais bien.


Il faisait bon. On est resté là un
moment. Sans rien dire. Tu semblais toujours un peu triste... Puis tu
m'as embrassé. Nous nous sommes caché un peu à l'ombre d'un arbre,
nous nous sommes caressé. C’était bien.


En ce moment, ça ne va plus avec
Hélène. J'ai l'impression qu'elle ne me supporte plus. Surtout
depuis que je suis à la retraite. Les journées sont longues. Je ne
sais pas trop quoi faire. Elle voit bien que je tourne un peu en rond
mais c'est plus fort que moi. Les enfant ne donnent plus trop de
nouvelles. Lucien est partit aux États-Unis pour son travail. Je
crois qu'il reviendra cet hiver pour Noël. Sa femme est très belle
et ses enfants aussi. Je pense qu'il est heureux. Leila est à Paris.
Elle est devenue danseuse. C'est étrange de voir la différence
qu'il peut y avoir entre nos rêves d'enfance et ce que l'on en fait.
Je me voyais grand. Et maintenant, je me sens mou. Rabougris.


J'ai toujours gardé ce souvenir comme
un trésor. Comme l'espoir que de bonnes choses arrivent. Des choses
simples. Des choses douces. Maintenant, il ne me reste plus que ça.
il devient mon quotidien. Comme si j'avais effacé le reste. Je me
promène avec toi. Tu es là, sans rien dire, et c'est bien.

Joli texte sur une rencontre qui s'efface pour laisser faire la vie. J'ai bien aimé te lire.
Poétiquement

Un texte qui se laisse lire.
D'une strophe à l'autre, on semble changer de sujet, mais je crois, que tu écris là un début d'histoire, et qu'en sorte tu mets le décor ?

Continue.

Non ce texte s’arrête comme ça. Ca n'est qu' un instant de vie. Sans début, ni fin.
Pas de morale, pas de chute. Un passage.
Peut être que je n'est pas fait la mise en page convenablement...
Merci à vous en tout cas.