L’enfant qui ne voulait pas mourir

L’enfant qui ne voulait pas mourir

Chaude voix engloutie le chanteur tait son bruit
Cousue au fond de lui se joue la mélodie.
Colis au rayon vie d’un soleil dans la nuit
Caché dans un étui de douleur infinie.
Contrer le mauvais sort vaincre la maladie
Curieuse folie que le choix d’un record
Comme chasse la mort ou bat neurasthénie
Ce fut cette manie qui sauva son essor.

Ainsi dit l’urgence fit que Craig s'accrochait
Ardemment appelait avec forte insistance
Amis en partance pour un rêve parfait
Accroché à l’effet d’un sourire d’enfance.
Assis à mon bureau dans un recoin de France
Arriva par chance un courrier doux et chaud :
Aimez-moi, il le faut ! Mon corps est en souffrance !
Accordez une danse à mes pas en défaut !

Novembre de fête soufflait mon an de plus
Nuée que mes refus n’ont eu rien qui l’arrête.
Néanmoins la « bête » reine des coups tordus
Nourrice des foutus s’était payée ma tête.
Nul doute qu’il t’attend, tu dois solder ta dette !
Navigue goélette encourage le vent !
Nie ! Va ! Gèle ton sang ! Bats-toi pour cette quête !
Neuve calculette, ton esprit en avant !!

Convalescent mon frère ensemble construisons
Chaque jour des cartons tueront ce mal austère.
Cancer de misère détruisons ses bâtons
Chassons ses moucherons il doit enfin se taire.
Combien ma foi a peur ! Dieu comprends ma colère !
Cesse l’arbitraire la vie n’est pas horreur !
Champion petit vainqueur ! Tu peux bien laisser faire !
Céleste tonnerre laisse battre son cœur !

Enfant sans malice il fut un combattant,
Enorme, éclatant, sa force un vrai délice.
Epais bénéfice partagé en chantant
Effacé mais content que jamais tout finisse.
Entendez en ce jour qu’un garçon au supplice
Eut la force sans vice immodeste d’amour
En chevillée si court à son âme novice,
Elfe de justice, d’être aimé sans contour.

Rassembler une frange entretenir les feux
Redécouvrir les jeux le merveilleux s’engrange
Repétrir le mélange où naissent les bons nœuds
Rechercher les aveux ou le cri de louange.
Rieur dans ses combats, dans sa tête une orange
Rongeant ce cher Ange, Londres le vit bien bas.
Rude il ne fut pas las, je fis peu en échange,
Reste l’instant étrange engrangé en mes pas.

*** Philippe Andrejean ***

Poème en " Musicale Poésie " d'après une construction en huitain de Martial d'Auvergne dit aussi Martial de Paris (XVème Siècle) ce qui donne (bAaBbAaBcBbCcBbC)
Il est également acrostiche par huitain.

Je dédie ce poème à Marion la Maman courageuse de Craig Shergold "Champion du monde officiel des cartes postales de convalescence". Cela fait très longtemps que je ne les ai pas revu mais j'espère qu'ils ont tout le bonheur de la terre et je les embrasse avec affection ainsi que tous les courageux enfants cancéreux du long couloir bleu du Royal Marsden hospital de Chelsea mais aussi ceux qui sont en souffrance partout dans le monde; ceux qui ont survécu et les autres ..... Que Dieu les garde tous.

Beau texte et émouvant, pour ces enfants malades. Merci à toi de l'avoir partagé ici.
Amicales pensées

Je garde ici une petite place....

Bonjour Philippe andrejean.

Je trouve ton texte magnifique. Il m'a beaucoup touché.
Si la poésie sert à quelque chose, tu viens de le démontrer.
Tu vends du rêve et tu fais réfléchir. C'est admirablement mené en plus.
C'est la deuxième fois que je le lis, et ce n'est que maintenant que je ressens la profondeur de ton texte. Cet hommage réconforte les âmes en peine.
Non seulement le texte est beau esthétiquement et techniquement parlant, mais en plus le contenu est d'une grande beauté.

Merci pour m'avoir donné du rêve !

Je vais m'arrêter là, je ne suis pas un grand critique, mais je pense qu'un retour positif fait toujours plaisir.

J'ai envie de te dire à bientôt !

pagnolesque a écrit:

Beau texte et émouvant, pour ces enfants malades. Merci à toi de l'avoir partagé ici.
Amicales pensées

Bonsoir Pagnolesque,

Tu sais mon ami j'ai mis très longtemps à faire mon choix, devais-je le diffuser ou pas ce poème, n'était ce pas par trop exhibitionniste ? Surtout quand tu sais comme toi quel type je suis. Ce qui m'a décidé au delà de mes mots qui sont si peu important c'est ce que le ventre des hommes allait en faire et si cela allait les aider dans leur grandeur d'âme qu'ils ont tous à revendre mais parfois tant de mal à exprimer et à gérer.
En ce qui te concerne je ne me fais aucun soucis ton panier est rempli des meilleurs fruits et leurs éclats ne risquent en rien de ce ternir.
J'étais en Allemagne aujourd'hui et j'ai parlé avec une femme qui pleurait car elle venait de perdre un être cher, je lui ai dit que seul comptait les riches moments partagés et que ce départ ne pourra jamais les effacer en précisant que Marion et Craig m'ont appris que seul le combat pour la vie importait; la mort n'est qu'un état inéluctable.
Merci pour ton agréable visite et ton commentaire.

Serviteur,
Cordialement Tien,
Philippe Andrejean.

CLAIRELYSE a écrit:

Je garde ici une petite place....

Bonsoir Clairelyse,

Je suis plus que convaincu, que cette place gardée sera richement décorée d'un cœur aux mille et un reflet d'or.
Merci Claire pour cette agréable visite et pour celles qui viendront.

Serviteur,
Très cordialement,
Philippe Andrejean.

Pierre PARIS a écrit:

Bonjour Philippe andrejean.

Je trouve ton texte magnifique. Il m'a beaucoup touché.
Si la poésie sert à quelque chose, tu viens de le démontrer.
Tu vends du rêve et tu fais réfléchir. C'est admirablement mené en plus.
C'est la deuxième fois que je le lis, et ce n'est que maintenant que je ressens la profondeur de ton texte. Cet hommage réconforte les âmes en peine.
Non seulement le texte est beau esthétiquement et techniquement parlant, mais en plus le contenu est d'une grande beauté.

Merci pour m'avoir donné du rêve !

Je vais m'arrêter là, je ne suis pas un grand critique, mais je pense qu'un retour positif fait toujours plaisir.

J'ai envie de te dire à bientôt !

Bonsoir Pierre,

Que dire ? Si ce n'est qu'un cœur sincère et riche donne à lui seul à ce modeste poème une bonne raison d'être là, merci mille fois pour ce solide pont entre une volonté et la vie.

Serviteur,
Bien cordialement,
Philippe Andrejean.

"Enfant sans malice ce fut un combattant" => maladroit

j'ai chantonné tes vers sur cette mélodie : https://www.youtube.com/watch?v=WR3WzL-wlC0

Tes vers sont toujours aussi intéressants dans leur forme.

En ce qui est du fond, ton poème est vraiment émouvant. Quelques images peut-être un peu trop rhétorique, la répétition de "combattre" qui m'a un peu dérangé. Mis à part cela c'est un très beau poème.

Bien à toi cher ami,

F.

Frollo a écrit:

"Enfant sans malice ce fut un combattant" => maladroit

j'ai chantonné tes vers sur cette mélodie : https://www.youtube.com/watch?v=WR3WzL-wlC0

Tes vers sont toujours aussi intéressants dans leur forme.

En ce qui est du fond, ton poème est vraiment émouvant. Quelques images peut-être un peu trop rhétorique, la répétition de "combattre" qui m'a un peu dérangé. Mis à part cela c'est un très beau poème.

Bien à toi cher ami,

F.

Bonjour Frollo,

Ecoute, tu fais un carton plein, j'ai changé " ce " par "il" c'est plus fluide, et pour " combattre " c'est pareil, comme tu le sais la " Musicale Poésie " interdit les répétitions nous devons respecter scrupuleusement ses règles strictes, même si ce n'en était pas vraiment car ils étaient conjugués de manières différentes et mise en premier vers de trois huitains sur six, pour la musique c'est tout à fait cela bravo mon ami.
Pour le coté rhétorique, non, c'est un cri du cœur et chacun en fait ce qu'il veut.
Merci pour ta visite, ton soutien et ce partage.

Serviteur,
Cordialement Tien,
Philippe Andrejean.