La Mort d'Orphée

Sujet: La Mort d'Orphée Dim 6 Jan 2013 - 19:22

Après le Chant II (la balade) c'est le chant le plus court du poème. Avant dernier chant du poème je pense. J'essayerai peut-être, par la suite, de reprendre certaines images pour les développer car les paroles des Bacchantes me chagrinent un peu (pas assez profondes, pas assez d'images je trouve… c'est trop terre à terre, trop banal). J'espère quand même que vous apprécierez ces modestes vers. Le chant V va être plus délicat à composer je pense.

Chant IV

ORPHEE

Je ne vous aime pas,
Je ne veux de vos charmes ;
De vos voix j'en suis las,
Epargnez-moi vos larmes.

Pourquoi vous acharner ?
Je vous repousse encore.
Pourquoi toujours m'aimer ?
Vous n'aurez point mon kore.

Voilà un effrayant
Regard qui se veut sombre !
Je m'en irais content,
Moi qui ne suis qu'une ombre.

Devant tout vos malheurs,
Seule rira ma bouche,
Et vous fondez en pleurs,
A terre je me couche.

Je suis si dur, si froid,
Que votre âme est blessée ;
Voyez le hors-la-loi,
Voyez le vrai Orphée.

Pensez-vous à l'encens
Qui brûle tel ma femme ?
Poussez-donc cet amant
Qui mourra dans la flamme.

BACCHANTES

Il nous regarde avec des yeux d'infortunés,
Nous qui abandonnons nos fortunes et charmes !
Nous cesserons jamais de brûler par les larmes,
Et lui nous rit au nez en des chants éhontés !
Nous avons essayer de nouer l'effigie
Qui le représentait au moyen de trois nœuds
Aux fils de trois couleur, nous avons fait des feux,
Hécate ! Nous pensions que des lauriers l'envie
S'échapperait alors pour apaiser son cœur,
Cette tête en fureur.

Ce fut vain d'essayer de tuer sa chimère,
Son monde imaginaire où il la revoyait,
Son épouse adorée, où il s'agenouillait
Pour chanter sa beauté inondée de lumière.
Chères sœurs, allons-y, tuons le malheureux
Coupons-le en morceaux qui seront dans cette onde
Tourmentée par les flots d'espérance féconde
Jetés et oubliés par les larmes des yeux.
Buvons cette liqueur, ce sang qui nous enivre
Et qui nous fait revivre.

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« C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. »

Hegel

~ Sommaire de mon grimoire ~

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Invité

Orphée subit les affres de l'indécision. :!Bien :!Bien :!Bien

J'ai fait attention à ta ponctuation, c'est vrai qu'en rapport de toi, j'en mets davantage, et c'est pas mal en fait, cela fait moins hachuré.
Mais nous n'avons peut-être pas le même souffle (lol)

Sujet: Re: La Mort d'Orphée Dim 6 Jan 2013 - 19:32

Toujours pour moi du mal à lire la Mort d'Orphée. Mais une nouvelle fois, je salue ici le travail "d'investigations", de recherche et de mise en forme que tu as parfaitement maîtrisé.

Bravo à toi pour ce travail.

Et Merci

pour le partage.

Amicalement

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La Mort d'Orphée Sans_t11
Mon Grimoire

Telle est la vie des hommes.
Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.(Marcel Pagnol)

Sujet: Re: La Mort d'Orphée Dim 6 Jan 2013 - 19:38

Merci pour ta fidélité Pagnolesque, même si tu as du mal. Je pourrais t'éclaircir quelques points sur le mythe si tu le souhaites, à toi de me dire quoi exactement, et je verrai si je suis en mesure de ne pas t'embrouiller encore plus dans mes explications chaotiques… lol

Evelyne, comment dire, tu as sûrement raison mais… je vois très bien ce que tu veux dire. Regardons ce passage :

Citation :: Nous avons essayer de nouer l'effigie
Qui le représentait au moyen de trois nœuds
Aux fils de trois couleur, nous avons fait des feux,
Hécate ! Nous pensions que des lauriers l'envie
S'échapperait alors pour apaiser son cœur,
Cette tête en fureur.

Tu me dis qu'il manque de la ponctuation. Pourtant, la ponctuation, ici, hacherait le rythme. Je ne dis pas que tout se lit d'une traite.

Regarde, lit ceci, sans prendre en compte de la versification : "Nous avons essayer de nouer l'effigie qui le représentait au moyen de trois nœuds aux fils de trois couleur, nous avons fait des feux, Hécate ! Nous pensions que des lauriers l'envie s'échapperait alors pour apaiser son cœur, cette tête en fureur." Tu met toi-même ta ponctuation non ? Tu t'arrête un peu ici et là après les propositions, les groupes forts non ?

Retournons maintenant à ma versification ; à la fin de chaque vers, tu dois faire une petite pause, aux hémistiches et césures, de même. Ainsi, même sans ponctuation, tu fais des pauses qui te permettent de respirer. Je ne lis pas tout d'une traite, je peux lire un alexandrin d'une traite (nuance), mais je m'arrête au bout de la ligne le temps de respirer ^^ Je ne sais pas si je t'éclaire ?

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« C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. »

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Sujet: Re: La Mort d'Orphée Dim 6 Jan 2013 - 19:49

Je crois qu'il me faut tout d'abord étudier Orphée, mais ce n'est plus ma tasse de thé. Il fut un temps (il y a plus de 30 ans de cela), j'avais une belle collection sur la mythologie. Cependant, je me perdais dans les "dédales" c'est le cas de le dire et je ne parvenais pas à mémoriser.
Lorsque j'étudie le droit, ça rentre tout seul mon esprit étant forgé à cet exercice... quand il s'agit de mythologie je m'y perds. Ce qui ne m'empêche pas de te lire même si, à mon tour, je ne peux rien apporter comme commentaire concret quant au fond.
Amicalement

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