Frollo Modérateur
Poète accompli
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Nombre de messages : 833 Age : 28 Localisation : Brest Date d'inscription : 16/07/2012
| Sujet: La Mort d'Orphée Lun 31 Déc 2012 - 16:43 | |
| Chant III
CHŒUR DES MUSES
Entend-les arriver, les compagnes de Thrace, Entend leur chœur rugir et entonner ton nom D'un souffle si puissant qu'à lui se rallie Trase.
ORPHEE
Je ne reculerai et appuierai mon front Sur celui de César, et qu'importe ces femmes, S'il faut mourir demain, je sonne le clairon.
A quoi bon résister ? Me jeter dans les flammes Sauverait bien des vies et ce serait fini ! Mais ma mort n'aidera le repos de leurs âmes.
Il me faut les gagner, mon corps anéanti.
CHŒUR DES MUSES
Tu es donc fatigué d'avoir affaire à elles : Tu t'obstines toujours à boucher tes oreilles. Aux supplication sourd, tu ne veux point partir Afin que très bientôt tu puisses donc mourir. Pourquoi rester ainsi ? Pourquoi être fidèle A la belle Eurydice alors que sous la stèle, Repose l'adorée au fond de son cercueil ?
ORPHEE
Un jour furent gravées les lettres d'un aïeul Qui s'exprimaient ainsi : « Quand est partie sa mie, Il ouvre une bouteille et bois toute la lie ; Voici la voie facile où l'on dit à l'esprit Que l'on cesse d'aimer ; mais pour un cœur épris, Voilà, avouons-le, un tout autre problème : Abjurer son amour équivaut au blasphème. D'un côté nous pouvons nous bercer d'illusions, Du moment qu'on peut croire au bienfait des pulsions. Mais, au fond, nous savons que ce n'est qu'un mensonge, Et que la vérité nous suivra dans le songe.
CHŒUR DES MUSES
Il est encore temps de fuir sur le chemin Plutôt que de veiller ici avec ton vin.
ORPHEE
Muses, séchez vos pleurs et fuyez cet orage Qui menace là-bas avec son noir ombrage. Mais oyez la question que je veux vous poser : Comment considérer qu'en la voyant chuter, La pierre qu'il poussait en haut du monticule, Il se retrouverait face à son crépuscule, Et qu'alors descendant la pente qu'il avait Auparavant grimpé, il en profiterait Pour être un homme heureux ? Sous la voûte fleurie, Les ombres s'écartant, l'étoile de Marie Se dessine là-haut ; résonnent des clameurs Qui viennent ici bas répandre les rumeurs : A ce pauvre mortel montrent la destinée Qui l'attend à la fin, et au fil de l'année Toujours il prend son temps pour revoir la lueur D'un espoir ranimé par l'oubli du malheur. Je suis pareil à lui, assis dans une attente Infinie où s'étend mon regard sur la pente. Dès lors je l'ai compris, ce qu'était mon fardeau, Et je l'ai accepté ; j'ai repris le flambeau Et continue ma voie, pensant toujours à elle, Ne pouvant me résoudre à oublier la veille. Et je l'ai accepté, ce passé souvenir, Et si je les revois, c'est que je vais mourir. Je me sens entraîné dans la nuit dévorante, Qui me libère enfin d'une vie désolante.
CHŒUR DES MUSES
Nous n'y pouvons plus rien car tu t'es convaincu Que tu n'avais que trop en ce monde vécu ; Il ne peut y avoir que les heures sonnées Pour t'avoir prévenu que tes tristes années Se finiraient ici. Quand tu seras aux cieux, N'oublie pas de jouer un chant harmonieux Pour célébrer ta voix qui seule dans ce monde A jamais restera là où l'orage gronde. Ô cruel sort ! mourir pour avoir trop aimé ! Voilà comment nantir une fidélité Si rare de nos jours ! Notre époque s’affaisse Sur ses bases vieillies que ronge la jeunesse. Antiques effigies, de marbre vous restez Face au spectacle impie que vous organisez ; Nos bouches désormais pour vous resteront closes, Vous qui ne nous offrez que de futiles roses. Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A ~ « C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. » Hegel | |
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| Sujet: Re: La Mort d'Orphée Lun 31 Déc 2012 - 17:10 | |
| Que pourrais-je dire, devant un tel travail ? Sinon, que j'ai lu admirative. |
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Frollo Modérateur
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| Sujet: Re: La Mort d'Orphée Lun 31 Déc 2012 - 17:30 | |
| Bien sûr, accordé lol
C'est le même que dans les "Nouveaux poèmes". Là je supprime les premières versions pour pas que mon espace pullule de 3000 versions d'un même poème mdr Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A ~ « C'est au poëte qu'il est donné de descendre dans les profondeurs les plus intimes de l'âme et de dévoiler ses mystères. […] C'est que le poëte est le premier qui ouvre la bouche à sa nation, et vient en aide à sa pensée en lui donnant une forme dans le langage. » Hegel | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: La Mort d'Orphée Lun 31 Déc 2012 - 17:39 | |
| Bravo mon ami pour cet excellent travail! Je suis admiratif aussi! Bien amicalement, |
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