Ton beau château

Sujet: Ton beau château Lun 5 Sep 2011 - 1:02

J'ai lu un texte poétique dont l’auteure (en français du Québec on dit bien "auteure" comme féminin d'auteur) dédaigne les choses terrestres et s’élève, hautainement, au-dessus de notre condition. Elle parle d’un château en pierreries quelque part dans l’azur, de draps brodés d’or, d’un trône, de gemmes précieuses, de dragons qui pondent dans leurs œufs des aurores.
Elle répudie la bassesse de la fange, la compagnie des humains et - eh oui! - celle des bœufs, et elle préfère la lune à la platitude de la dune.
Tout cela est très bien, puisque chacun a le droit de rêver et de s’évader.
Cependant, son ton un peu trop dédaigneux a blessé mon amour-propre d’humain, et m’a suggéré une réplique. La voici :

Ton beau château aux murs tout en pierreries,
De gemmes précieuses, rares, inégalées,
Résultat de tes rêves et ludiques pensées,
Se situe au-dessus de nos humaines vies.

Son éclat est si grand, si grande sa richesse,
Que même l’Astre-roi pâlit en sa présence,
Et ses rayons retire, en un triste silence,
Ne pouvant réchauffer sa reine enchanteresse.

Si élevé il est, par delà les nuages,
Que même la Nature fait couler ses pleurs,
De ne pouvoir offrir ni semis ni ses fleurs,
Ni la fraîcheur sereine des verts pâturages.

Moi, mon imaginaire est fait de toutes choses,
Que sur ce pauvre monde j’ai le goût d’ aimer,
De la fange à l’humus du sol forestier,
Qui font germer la vie et nous offrent les roses.

L’élégance des cerfs ou la lourdeur des bœufs,
Ou l’agneau qui gambade, quels enchantements!
Mes radieuses aurores, aux tons opalescents,
Nul dragon ne pourra les éclore de ses œufs.

Ma richesse en grenats et d’or est vraiment vide,
Je n’ai aucune opale ici, en mon domaine,
Mais des fleuves d’amour et de chaleur humaine,
J’en ai accumulés, et suis encore avide.

Ton château est beauté, mais tellement frigide,
Le trône dont tu parles est assise glaciale,
J’ai choisi la blancheur du lin, si virginale,
Car le drap d’or brodé, j’avoue, m’intimide,

J’aime depuis la terre, contempler la lune,
Rêver à tel voyage d’étoile en étoile,
Mais à cette froideur de cime sidérale,
J’offre l’ensorcelante chaleur de la dune.

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Ton beau château Liv%20(5)

Il y a plus de mystère dans un grain de sable que dans tout le savoir humain

Il y a deux choses infinies: l'Univers et la Bêtise Humaine...mais pour l'Univers, je n'en suis pas emcore certain. (Albert Einstein)

Sujet: Re: Ton beau château Lun 5 Sep 2011 - 6:47

Je te comprend...
En son temps, j'ai écrit ceci

Comment ne pas aimer l'immensité sacrée
La contemplation du splendide empyrée
Les nues d'ouate grise et d'argent. Et Hélios
Qui, fabuleux brille traversant le cosmos

Les scintillations des hydres étoilées,
Les effluves du soir à des ombres, mêlées.
La splendeur du linceul qui doucement s'étale
Dans la fraîche épaisseur d'un manteau hivernal.

Chaque instant est poème et s'offre au paysage
Le vent invisible nous en lit un passage,
La chanson doucement, monte, devient prière,
Pour qu'en refrain joyeux point la Nature entière;

Je reste là des heures, sans jamais me lasser,
Sous la voûte céleste où s'égarent mes pensées,
Et, pendant que l'abjecte Satan, envieux, rêve.
L'infini tout entier, d'exaltation, se lève.

copyright : le 31/12/2006

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Ton beau château Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Sujet: Re: Ton beau château Lun 5 Sep 2011 - 12:55

Deux lectures pour le plaisir ... J'aime ce que t'as é

à vous deux J'aime ce que t'as é

L'imagination naît là où l'extraordinaire voyage subliminal l'entraîne au cours d'une lecture... J'aime ce que t'as é

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Bonjour Invité MerciSandi

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