les jolis paysages...

Les jolis paysages…


Si tu savais, Lecteur, combien au fond, j’admire
Ces gens qui de leurs mots, savent si bien décrire
Le temps, le ciel, les blés et les fleurs dans les champs.
Je les admire tant que j’en deviens méchant
De ne pouvoir, comme eux, peindre les paysages
Que je vois devant moi. Je voudrais que mes pages
Deviennent des tableaux aux mouvantes couleurs…
Je voudrais, je voudrais… mais jamais, j’en ai peur,
Je ne saurai comme eux, ces beaux spectacles peindre
Et je reste muet, ne sachant plus que geindre　!

Et je reste muet, le papier reste blanc.
Pourtant, je sais écrire et ce manque est troublant　:
Les idées, les pensées, les amours, les colères,
J’arrive à les conter. Mais, ça me désespère,
Les fleurs et les prairies, les forêts, l’horizon
Ce que j’aime tant voir, qui me paraît si bon,
Sous ma plume jamais n’arrive à se traduire
Et sur ces choses là, je ne peux que produire,
Lorsque je veux chanter la beauté d’un coteau
De plats et ternes　: Ah, mon Dieu que c’était beau　!
　
Si je ne sais chanter la beauté en esthète,
Serais-je un imposteur qui s’habille en poète　?
Me serais-je trompé, aurais-je tout ce temps
Creusé dans mon cerveau pour extraire du vent　?
Mais si je suis cela, je vais encor vous lire,
Vous qui savez si bien, ce que je vois, décrire
Et je continuerai avec mes tristes mots
À raconter le reste… en traînant mes sabots　!

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Et je te dis pour ce poème !