Internet est un outil passionnant.
Grâce à lui, j’ai découvert la transcription de la conférence donnée à la Sorbonne par un éminent entomologiste, à la fin des années quarante.
Voici l’objet :
Mesdames, Messieurs, bonsoir.
Je vais vous parler aujourd’hui des mœurs du Phlalle, ce charmant petit insecte, si beau dans l’air qui nous entoure.
Ses mœurs sont très intéressantes, en voici un aperçu :
Mais, tout d’abord, permettez moi un historique.
Il fut, au dix-neuvième siècle, très étudié et des livres lui furent dédiés. Malheureusement, les mœurs dont nous parlons ont énormément surpris le monde littéraire et scientifique, ce qui amena les autorités, sur plainte pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » à en interdire pour partie, la publication.
On se demande maintenant pourquoi ?
Certes, le lyrisme propre aux auteurs de ce milieu de siècle romantique avaient tendance à les faire digresser d’étonnante façon et la morale, imprégnée de puritanisme, eut du mal à accepter cela.
On peut, on doit le regretter !
En effet, nous pouvons affirmer qu’il est beau et quand il vole, il joue avec le vent, cause avec le nuage. Malheureusement, ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte et font sur lui l’essai de leur férocité. Avec hypocrisie, ils jettent ce qu’il touche.
Ainsi, parfois, les enfants, en cette époque où il était connu, attrapaient le Phlalle pour s’en amuser et dès lors, ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui naguère si beau, qu’il est comique et laid !
Pourtant, dès qu’on le libère, il peut voler au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, des montagnes, des bois...
Cela choquait sans doute l’âme terre à terre des bourgeois de ce siècle qui a précédé le nôtre. C’est pourquoi ils poussèrent à pourchasser cet insecte et le poursuivre de ces malédictions, ces blasphèmes ces plaintes qui soulagent les âmes craintives.
Le Phlalle ne fût malgré cela pas complètement éliminé, mai les survivants changèrent d’habitat et s’enfuirent en des endroits reculés. On en retrouve encore parfois dans les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles. Hélas, le soleil et la pluie ont fait un tel ravage qu’il est devenu pratiquement impossible de trouver encore trace de cet ornement si beau de l’air que nous respirons.
C’est pourquoi, cette étude des mœurs du Phlalle doit s'arrêter là. Car, vraiment, d’un insecte pratiquement disparu, les habitudes de vie n’offrent que peu d'intérêt et l’unique besoin d’approfondir leur secret ne me paraît pas suffisant pour persévérer dans cette étude.
Je vous remercie d’autant plus de m’avoir écouté.
Mesdames et messieurs, Bonsoir.
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"Que l'on aime ou que l'on aime pas ce qu'il écrit, il faut le lui dire ou le lui écrire, pour qu'un poète s'améliore"
Ah oui, faut que je vous dise : j'ai un tas de poèmes à lire et à critiquer dans mon grimoire.