Respecter sa langue

Lettres - Respecter sa langue
Eugène Lakinsky - Québec, le 30 juillet 2010 3 août 2010 Actualités en
société
Voici une anecdote. Un immigrant allophone s'est installé à Gatineau. Au
début, il essayait de parler en français. Mais en entendant son accent, les
francophones lui répondaient en anglais. Donc, il a passé à l'anglais. À
quoi bon parler français si les interlocuteurs changent de langue?

Moi, cela m'arrive souvent. En comprenant que je viens «d'ailleurs», des
francophones passent en anglais (même lorsqu'ils ne le maîtrisent guère).
Ils croient, probablement, que c'est «gentil»: il faut s'adresser à un
«étranger» dans «sa» langue. Comme si tous les non-Québécois étaient des
anglophones! L'idée qu'un «étranger» puisse parler le français mieux que l
anglais ne traverse jamais certains esprits. Il est aussi inimaginable qu'un
non-francophone préfère le français à l'anglais.

On dit que le français a besoin de protection. C'est vrai. Je crois que la
Charte devrait être renforcée et surtout qu'elle doit être respectée. Mais
cela n'est pas suffisant. Comment veut-on que les autres respectent le
français si les francophones ne le respectent pas eux-mêmes?

Je suis né en Ukraine, où personne ne parle ni anglais ni français. Le
français n'est pas ma langue maternelle, mais l'anglais non plus! Et mon
accent n'est pas si fort. D'où vient donc cette idée de me «rendre service»
en répondant en anglais? En faisant cela, un interlocuteur envoie un message

tout à fait inverse: «Tu n'es pas des nôtres et tu ne le seras jamais. Tu n
es même pas capable de parler notre langue.» Pour quelqu'un qui aime le
Québec et veut faire partie du monde francophone, un tel message est une
gifle.

Et les anglophones du ROC? Beaucoup veulent apprendre le français. Mais
lorsqu'ils essaient de le pratiquer dans les rues de Québec, on tue leurs
tentatives dans l'oeuf en ne leur répondant qu'en anglais. J'en ai entendu
beaucoup se plaindre de cela.

Si l'on veut protéger le français, il faut commencer par le respecter.

Très bien dit, cela devrait être une obligation au Québec de parler le Français s'ils veulent garder cette belle langue.

philippe de neuville a écrit:

Si l'on veut protéger le français, il faut commencer par le respecter.

Je sais, j'habite au Québec à la fin d'une ligne de métro..pour Montréal.
Il faut avouer que la moyenne des Québécois auraient besoin de bons profs de Français
««les phrases comme "Tu veux tu ? On veux tu" ...le "en" entendu comme si c'était " in" et le mouais et touais...et j'en passe.....

Nous y sommes allés mon fils et moi ne trouvant pas de situations en France et le travail manque moins ici. Ce n'est pas très facile mais faisable.

Les habitants sont très agréables et nous nous adaptons à eux, ce qui est très normal puisque nous leur demandons d'être accueillis. Ils le voient et nous avons des voisins charmants, on s'invite et l'aide ne manque pas.
La vie est douce ici, calme et nous avons tous les magasins à 3mn en voiture.
Les hivers sont magnifiques étant dans un quartier de maisons.
Nous sommes enchantés d'y habiter.
En France nous étions à la sortie de Toulouse et impossible de faire des connaissances : voisins exécrables, refusant toute invitation et à peine polis...préférant vite rentrer pour ne pas saluer. Vraiment mauvais Français.

L'anglais est beaucoup parlé et certaines personnes ne veulent pas faire d'efforts pour parler français... ce n'est pas très facile d'avoir les visas malgré qu'on soit français et qu'on maîtrise très bien la langue.

Mon fils est un jeune biologiste et il commence à trouver du travail dans les cégeps ( 2 années pour rentrer à l'université ) Ces 2 années leurs permettent d'aborder toutes les matières , pouvant changer tous les 3 mois et savoir ainsi où se diriger à l'université....c'est fort bien !

De parler Français ne donne pas un avantage sur le nombre de points donnant l'acceptation de demander un visa.

Mais moi qui ne travaille plus , il va falloir que mon fils me parraine pour avoir le droit d'y rester...je dois sortir du Canada tous les 6 mois.
Merci de m'avoir lu et merci à vous pour les renseignements que vous nous apportez.

Encore les différences lexicales & les niveaux de langue ne sont pas bien graves: après tout en France nous avons bien des différences notables suivant les régions sans que personne n'y trouve à redire, & en Afrique francophone celles-ci sont encore plus marquées sans que ça nous empêche de nous comprendre...Non, ce pour quoi je me bats au sein de l'OIF -entre autres- c'est la promotion de notre langue (des pays aussi diférents que la Pologne & le Mozambique -qui n'ont jamais été français, je précise!- ont demandé à entrer dans la Francophonie), mais surtout pour sa sauvegarde partout où c'est encore possible: par exemple en Louisiane c'est fichu, & Katrina & la pollution pétrolière ont fait fuir les derniers francophones, partis hélas se mêler aux anglos. Or le Québec est malheureusement en voie de "louisianisation", chose impensable il y a dix ans. Mais la mondialisation & son monde de mercantis & de marchands du temple est passée par là!
Le hic est que notre langue n'intéresse plus grand-monde, & moins encore ses locuteurs naturels, ce qui est un comble!!

Nota: tous les renseignements & précisions que chacun peut apporter sont les bienvenus!..