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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
Pour que nous regardions tous dans la même direction.
C'est pour cette raison que nous aimons tant la poésie... Et les poètes !...
Gérard SANDIFORT alias Sandipoete
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Si toi aussi, tu entends souvent ton cœur parler à ta plume, viens déposer tes escarpins dans l'empreinte de nos pas.
Tu pourras alors alimenter cette rivière afin qu'elle devienne un fleuve prolifique de douceurs où tous, nous venons à notre tour, pour y tremper notre plume féconde.
Et cet affluent de pensées innombrables finit sa course magnifique dans un océan de lumières.
J'aime cet idée de partage.
Elle devrait régir le monde sans aucune faille.
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 EPITAPHE DE HUGUES SALEL

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AuteurMessage
philippe de neuville
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MessageSujet: EPITAPHE DE HUGUES SALEL   EPITAPHE DE HUGUES SALEL EmptyDim 8 Mar 2009 - 23:21

EPITAPHE DE HUGUES SALEL

Les rochers Capharés (où l'embusche traitresse
De Nauple fit noyer la flotte dompteresse
Du mur Neptunien, quand l'ireuse Palas
Destourna son courrous d'Ilion sus Ajax)
Te devoient faire sage, et te devoient aprendre
Salel, à plus n'oser le sang troyen espandre,
Et ne rensanglanter tes vers au sang des filz
De tant de puissans Dieus à Troye desconfitz.
Non pour autre raison aveuglé fut Homere,
Que pour avoir de neuf refraichi la misere
Des malheureus Troyens, et pour avoir encor,
Par ses vers retrainé la charongne d'Hector,
Pour avoir renavré la mole Cyprienne,
Pour avoir ressouillé la poudre Phrygienne
Au sang de Sarpedon, et pour avoir laissé
Encor Mars ressaigner, de sa plume blessé.
A toi, ainsi qu'à lui, les Dieus ont eu envie,
Qui favorisoient Troye, et t'ont coupé la vie
Au meillieu de tes ans, de peur qu'une autre fois
Hector ne fût r'occis par les vers d'un François.
Mais bien que mort tu sois au plus verd de ton age,
Si as tu pour confort gaigné cest avantage,
D'estre mort riche poete, et d'avoir par labeur
Le premier d'un grand Roi merité la faveur :
Qui chassa loing de toi la pauvreté moleste
A la troupe des Sœurs, dont la race celeste
Peut leur sert aujourdui, que cliquetans des dens
Que d'un pâle estomach affamé par dedans,
Que d'un œil enfoncé, que toutes desolées
De fain, parmi les bois n'errent eschevelées.
FRANCOIS, le premier Roi des vertus, et du nom,
Prenant à gré d'ouir l'Atride Agamenon
Parler en son langage, et par toi les gensdarmes
De Priam, son ayeul, faire bruire leurs armes
D'un murmure françois, Prince sus tous humain,
Te fit sentir les biens de sa Royale main,
Et le fit à bon droict, comme à l'un de sa France
Qui des premiers chassa le Monstre d'Ignorance
Et de qui le sçavoir avoit bien merité
D'être d'un si grand Roi si doucement traicté.
Ainsi toi bienheureus, si Poete heureus se treuve,
Plus dispos, et plus gay, tu traversas le fleuve,
Qui n'est point repassable, et t'en allas joyeux
Rencontrer ton Homere es chams delicieus,
Où sur des bancs herbus ces vieus Peres s'assisent
Et sans soing, de l'amour parmi les fleurs devisent
Au giron de leur dame : un se couche à l'envers
Sous un myrte esgaré, l'autre chante des vers,
L'un luitte sur le sable, et l'autre à l'escart saute
Et fait bondir la bale, où l'herbe est la moins haute.
Là, Orphée habillé d'un long sourpelis blanc
Contre quelque Laurier se repousant le flanc
Tient sa lyre cornüe, et d'une douce aubade
En rond parmi les prés fait dancer la brigade.
Là, les terres sans art portent de leur bon gré
L'heureuse Panacée, et le rosier pourpré
Fleurit entre les lis, et sur les rives franches
Naissent les beaux oeilletz, et les Paqrettes blanches.
Là, sans jamais cesser, jargonnent les oiseaux
Ore dans un bocage, et ores pres des eaus,
Et en tout saison avec Flore y souspire
D'un souspir eternel le gracieus Zephire.
Là, comme ici n'a lieu fortune ny destin,
Et le soir comme ici ne court vers le matin,
Le matin vers le soir, et comme ici la rage
D'acquerir des honneurs ne ronge leur courage.
Là, le bœuf laboureur, d'un col morne et lassé
Ne reporte au logis le coutre renversé,
Et là le marinier d'avirons n'importune
Chargé de lingos d'or, l'eschine de Neptune,
Mais oisifz dans les prez tousjours boivent du ciel
Le Nectar qui distille, et se paissent de miel.
Là, bienheureux Salel (ayant à la nature
Payé ce que luy doit chacune creature)
Tu vis franc de la mort, et du cruel soucy
Tu te moques là bas, qui nous tormente ici :
Et moi chetif, je vy ! et je traine ma vie
Entre mille douleurs, que la bourrelle Envie
Me suscite à grand tort, de pincemens cuisans
Me faisant le joüét d'un tas de mesdisans
Qui dechirent mon nom, et ma gloire naissante
(Dieus destournés ce mal !) par leur langue mechante.
Ah France, ingrate France, et fault-il recevoir
Tant de derisions, pour faire son devoir ?
Envoye de là bas (mon Salel) je te prie
Pour leur punition quelque horrible Furie,
Qui d'un foüét retors de serpens furieux
Leur frape sans repos et la bouche et les yeux,
Et d'un long repentir leur tourne dedans l'ame
Ici mon innocence, et là le meschant blasme
Qu'ilz commettent vers moy, et frayeur leur donnant
La nuict, de mille horreurs les aille espoinçonnant.
Et toi, Pere vangeur de la simple innocence,
Si j'ay d'un cœur devot suivy des mon enfance
Tes filles, les neuf Sœurs, si je suis coustumier
Tousjours mettre ton nom dans mes vers le premier,
Tonne là hault pour moy, et dardant la tempeste
Escarboille en cent lieus le cerveau de leur teste,
Signe de ta faveur, et ne laisse outrager
Si miserablement les tiens, sans les vanger.

Pierre de Ronsard, Le Bocage (1554)




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