Pour Théo

POUR THEO

Ainsi, donc,
il est parti
enfin, nous dirait-il
s'il était encore là !

Nous nous disions "vous"
"Madame" "Monsieur,
nous étions très cérémonieux,
voire, même très respectueux
l'un envers l'autre.

durant trois ans déjà,
je fus juste près de toi,
je m'offre donc ce droit
de tutoyer le Roi
de notre petit univers

où tu étais en joie
dès que tes manières de faire
étaient vu comme force de loi
et tu régnais en maître
sur les plantes, les arbres et les toits
depuis plus de cinquante, je crois.

Tu pouvais être doux
tu pouvais te montrer sévère
tu étais souvent généreux
tu savais être chaleureux.
Tu agaçais parfois
par tes petits sermons
mais nous étions courtois
écoutant conseils et leçons
avec petits sourires,
indulgences de saisons.

tu fis quelques exploits
il y a si peu de mois
tu enjambas mon mur
pour scier un vieux bois
d'un arbre venant de toi
planté il y a des lustres
par les anciens je crois
habitant sous mon toit
à côté de chez toi

Tu disais, "ils sont morts"
mes amis d'autrefois,
la vie a bien changé,
je ne suis plus aimé.
Je savais tant servir,
aider, seconder, prêter,
tu ne savais plus, où tu en étais.

ton épouse tant aimée,
cruellement te manquait,
tu voulais la rejoindre,
chaque jour, chaque nuit,
matin, midi et soir
tu nous le répétais mille fois
quand tu téléphonais
ou bien quand tu venais
le soir pour nous parler
de ses multiples choses
de ta longue vie passée.
Tu sonnais à ma porte
pour me conter sans cesse
ta belle histoire d'homme
qui accompli une vie
simple et belle harmonie.
quarante de bonheur disais-tu…

Adieu, donc
Je te salue
l'ami
tu nous manques déjà,
le vide est ici.
Mais je suis sûre, aussi
que Dieu déjà, t'a accueilli…

SAMEDI 26 COTOBRE 2002.

oraison pour Théo…

D. P