La montre à gousset

J'ai composé en 2010 un prélude pour piano en mi bémol mineur que j'avais intitulé "La montre à gousset". J'ai voulu par la suite l'accompagner d'un poème. Bon, d'accord, le poème est plus long que le prélude, mais le temps est relatif comme disait Albert ! Voici donc le prélude pour piano, et le poème qui l'accompagne.

Concernant le prélude : le tempo de 60 est volontairement régulier, pour imager la rigueur du temps qui passe. Au début, la "sonnerie" de la montre (notes graves de la main gauche) est médium aigue, puis sur la fin , elle sonne le glas avec des notes profondes et graves, avant de ralentir pour s'arrêter, à bout de course.

Voir le Fichier : Prelude n°14 - La montre à gousset.png



La montre à gousset.

Une montre à gousset tic-tac-er sans répits
Et marquait les saisons de ses doux cliquetis ;
Elle battait le cœur du temps qui file et passe
Eternelle héritièr(e) de mémoires fugaces,
De souvenirs vieillis de vies bientôt éteintes.
 
Le regard des anciens qui fixent son cadran
Lui dit que chaque jour et un si beau présent ;
Les ombres du passé arpentent les douze heures
Égrainant des prénoms quand les secondes pleurent
Les jours et les années des époques défuntes.
 
Chaque tour de cadran, la montre repensait
Aux siècles de visages qui l’ont consultée ;
"Tant d'âme m'ont tenue pour que je leur indique
L’heure de leurs amours, de mes clacs et mes clics,
Tant de vie, tant de gens, d’histoires et d’empreintes… ".
 
Parfois trop fatiguée de courser les minutes,
Elle s'arrête un peu et fait silence. Chut...
Mais bientôt remontée, sa mécanique fuse,
Les aiguilles s’affolent, rigolent, s'amusent
A tourner, à danser au chaud dans leur enceinte.
 
Un jour, encore un autre, et bientôt le suivant ;
Condamnée à rester hantée par les regards
Qui se posent sur elle sans jamais la voir,
Oubliée, retrouvée, aimée parfois longtemps ;
Chaque heure est son moment de sublimer nos craintes.

Printemps 2010.

Merci de votre écoute/lecture !

J'ai adoré te lire en écoutant ton prélude !
J'offre en réponse à ton œuvre un poème en octosyllabes qui parle aussi du temps qui passe !

Merci beaucoup Gérard !
J'aime beaucoup ce poème en octosyllabe qui est parfaitement en raccord avec le thème de la montre.

Coucou Alaric et Sandipoete,  
Voici un texte de Juliette Faure-Mignot
 Les marées de mon cœur poèmes 1997