Rassérènement

Espérons que la vieille fileuse
Que j'ai croisée
Ne soit pas Atropos
Ou bien qu'elle file sa quenouille
Pour elle-même

Bah
Si c'était Atropos
Elle aurait coupé le fil de sa pelote
Au moment où je suis passé
Devant elle

Lève la tête me dit
Mon subconscient
Que vois-je !
L'espace qui sépare ces deux nuages
Forme un visage
Et ce visage n'est-ce pas le mien
Ces deux nuages sont gris

Et alors

Dois-je m'en inquiéter
Devrais-je sauter de joie
S'ils étaient blancs

Allons
Ce matin mon étoile préférée
A disparu au chant du coq
Dois-je pour autant trembler de peur
Bien que je sache que même
Les amoureux de la vie
Peuvent mourir brutalement

Allons
Mieux vaut orienter ma pensée
Vers une autre direction
Vers ses tatouages
Par exemple
Que je vois sur ces corps qui déambulent
Ces personnes ignorent-elles
Que le plus beau des tatouages
Ne saurait rivaliser
Avec le corps d'un vieillard

D'aucuns se mettent martel en tête
Parce qu'ils considèrent
Que la bibliothèque du Léthé
Contient des livres qu'elle ne devrait pas contenir
Et est dépourvue de la plupart de ceux
Qui devraient occuper ses rayonnages

Ne devraient-ils pas plutôt
Pleurer les médiathèques auxquelles
Les nouveaux barbares
Ont bouté le feu

Bonjour Eric

J'ai ressenti ce poème comme une balade dans les pensées plus ou moins inquiétantes qui peuvent tourner dans la tête .

Une tête, comme toujours, riche de références !

La bibliothèque du Léthé est une jolie trouvaille.

Merci pour ce moment de lecture très plaisant.

très amicalement.

véronique