Gaia ma terre

Rouge la terre
Rouge du sang de mes frères
Rouge de honte et de colère
Terre brûlée
Salie, abimée, spoliée
Toute humanité exilée
Ma terre hurlante
C'est ma mère qu'on violente
Ma sœur qui crie d'épouvante
Terre chagrine
Quand partout on assassine
Viols, brigandages et rapines
Quand agonisent
Les ours blancs sur la banquise
Les coraux aux îles Marquises
Au feu, au feu
Je m'arrache les cheveux
Ma terre vibrante je te veux
Terre d'accueil
Terre dépourvue d'écueils
Sans ta litanie de cercueils


Ma terre blanche
Humanité des dimanches
Des cœurs généreux qui s'épanchent
Terre féconde
Celle où vient serpenter l'onde
Où la moisson du blé abonde
Toi bienveillante
Toi que l'on aime riante
Toi, terre riche luxuriante
Depuis l'Orient
Jusqu'au lointain occident
L'amour irait se déployant
Sans étendard
Sans l'appétit des soudards
Jusqu'au plus reculé des douars
Terre lumière
Toi notre guide première
Et dans la nuit notre infirmière
Terre bleu nuit
Dont tout espoir n'a pas fui
Au fond de tes ténèbres luit
D'un bleu si pâle
Sa lactescence d'opale
Ton obstination animale
Gaia ma terre
Toi que notre monde atterre
Notre monde si délétère.


19/01/2018

Heureusement qu'il y a les poètes pour remercier Gaia malgré tout ce que l'humanité lui fait subir.