3 - Les âmes sombres (troisième partie)

Des flashs me reviennent en mémoire. La fillette blottie à mes côtés. Cette fureur qui s’emparait peu à peu de tout mon être. Son jeune corps serré contre le mien, et cette voix dans ma tête :
— Regarde là, elle est si douce. Vois-tu comme elle en a envie ? Ce n’est plus une enfant.
Je me souviens l’avoir touchée d’une main tremblante, de son sursaut d’étonnement et ses yeux agrandis par la stupeur.
Et cette voix qui me harcelait:
— Ce n’est qu’une allumeuse, prends là, montre-lui que tu es encore un homme.
Plaquée au sol, elle se débattait et ses cris emplirent le silence.
Je me remémore mes efforts désespérés pour réfréner cette poussée irrésistible qui guidait mes actes.
Mais elle fut la plus forte.
Je caressai ses seins naissants et ma main glissa le long de son ventre écartant des doigts l’élastique de sa petite culotte.
Qu’étais-je en train de faire, ce n’était encore qu’une enfant ?
Mais la chose étouffa ce dernier scrupule et tandis que ma bouche suçotait goulûment ses tétons, dans un mouvement de va-et-vient, je pénétrai sa chatte serrée et humide. Je gémissais de plaisir.
La petite n’arrêtait pas de hurler.
— Qu’elle la ferme, tue là ! Tue là! ordonnait la voix.
Et, cette pensée s’imposait à moi, le couteau était là, je n’avais qu’à tendre la main pour m’en saisir, mais une fraction de seconde, l’image de ma défunte Ginette apparut devant mes yeux, elle me fixait d’un air sévère.
Avec un cri de rage, je giflai la petite avec tellement de force qu’elle perdit connaissance.
Je m’emparai alors de la lame. Je ne souhaitais plus qu’une chose, que ça s’arrête. La chose en moi scandait sans discontinuer :
— Tue-la, tue-la, mais tue-la donc cette petite traînée…
La main crispée sur le manche, je l’enfonçai alors dans le bois du plancher, plusieurs fois, de toute la force dont j’étais capable.
Je me relevai enfin, qu’est-ce qui m’était arrivé?
J’avais abusé d’une gamine qui me faisait confiance, je me dégoûtais.

Quelqu’un avait forcé la porte, je m’emparai du couteau. Une femme d’un certain âge et couverte de sang me faisait face, elle tenait une hache d’incendie au-dessus de la tête et s’avançait vers moi, prête à frapper.
Plus rapide, j’esquivai le coup et lui enfonçai le poignard dans le ventre, il pénétra profondément dans son abdomen comme dans une motte de beurre. Elle s‘écroula auprès de la jeune fille inconsciente l’éclaboussant de traînées écarlates.
Je venais de défendre ma vie, mais au moment de charcuter cette femme, une onde de plaisir et une intense satisfaction m’avaient traversé l’esprit.
La porte refermée, je tendis l’oreille, mais plus aucun bruit ne résonnait dans l’immeuble.

Quelques rayons blafards envahissaient la pièce, le jour se levait enfin.
Prudemment, je sortis de l’appartement et descendis l’escalier.

(à suivre)

Invité

on a peur c'est flippant
bises

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