Cauchemar domestique. Complicité avec Verlaine.

Dialogue avec Verlaine sur « Mon rêve familier ».
V : Verlaine.
K : KIE

V : Mon rêve familier              K : Cauchemar domestique.

V : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
      D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
      Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
      Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

                                                  K : Je fais, la pénétrant, souvent ce rêve étrange
                                                        D’une femme qui m’aime et que je n’aime pas,
                                                        Et qui m’offrant l’arceau de son tendre compas
                                                        S’émeut et m’agriffant me donne du « cher ange ».

V : Car elle me comprend, et mon cœur , transparent
      Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
      Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
      Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

                                                K : Elle ne comprends point lorsqu’elle me dérange
                                                        Pour se livrer, dit-elle, au jeu du doux trépas,
                                                        Et s’il faut renoncer entre elle et mon repas
                                                        À sauter l’un des deux, c’est rare que je mange.

V : Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l’ignore.

                                          K : De porter la perruque, ah ! la belle s’honore.

V : Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore

                                                   K : S’il m’en souvient son nom doit être Éléonore.

V : Comme ceux des aimés que la vie exila.
      Son regard est pareil aux regards des statues,
      Et, pour sa voie lointaine, et calme, et grave, elle a
      L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

                                                   K : Tel celui du gourmand insatisfait toujours
                                                        Son regard à celui d’Aphrodite est semblable.
                                                        Fort loin porte sa voix m’invitant aux amours :
                                                        « C’est l’heure du câlin, et tant pis pour la table ! »

Je trouve très amusant ton cauchemar domestique face au rêve familier de Verlaine. Ah! l'humour, on en a bien besoin par les temps qui courent...

Amicalement.

Roger.

Textes protégés par © Copyright N° 79Z516A
Roger MASSÉ

Cauchemar domestique. Complicité avec Verlaine. Grimoi10

Connaissant l'esprit de l'ami Verlaine, je suis bien sûr qu'il se "gondole", où qu'il soit.
Il avait l'esprit beaucoup trop aiguisé pour ne pas voir l'usage détourné que l'on pouvait faire de son premier vers.

J'ai bien aimé ce poème avec une touche d'humour en plus, c'est très bien.
Bonne continuation.

J'aime beaucoup vous voir "communiquer" avec nos poètes !
Très bien réussi !
Bravo

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Gérard SANDIFORT, alias Sandipoete
Cauchemar domestique. Complicité avec Verlaine. Vieux-10

Solum telum ego tolerare ? Pluma !
La seule arme que je tolère ? La plume !...

Bravo ! Un dialogue qui tient en haleine.... tant les personnalités semblent proches sur la forme mais bien éloignés sur le fond....Bel humour !

Ecrire est un acte d'amour, s'il ne l'est pas, il n'est qu'écriture - (Cocteau) -

Le texte de Verlaine était porteur, il suffisait de le laisser conduire. Merci à vous tous, Roger, Sbpoesie, Sandipoete, Floralline pour vos encouragements, mais le mérite lui revient.

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